Richard Keller vit en Savoie, là où les paysages nous laissent deviner combien nous sommes si petits face à l'immensité des montagnes et de la nature... Il est tout jeune retraité et se consacre depuis à l'écriture!
Après avoir commis un premier roman-polar intitulé "Les deux bouts de la corde", le voici qui récidive avec "Chat perché" édité chez ABM, et croyez moi il n'a pas fini de nous livrer de belles aventures!!
-D'ailleurs Richard tu as des projets d'écriture en ce moment?
Oui, j’ai toujours une histoire dans un petit coin de ma tête. Un policier qui se passerait en Savoie (bien entendu:) en Italie avec la mafia, et au Portugal. Je n’en suis qu’aux prémisses, alors ce n’est pas pour tout de suite…
-Tu as une façon de travailler tes textes classique? Genre fiches des personnages, intrigue cousue dès le début ou bien te laisses-tu aller au fil des pages?
Je ne sais pas ce qu’est une façon classique d’écrire (pas de travailler…). Il y a au commencement une idée qui germe, je monte un scénario que je muscle au fur et à mesure de mes délires. Je possède le début et la fin dès la conception de ce plan.
Je réalise aussi un pense-bête sur les traits les plus marquants de mes personnages, c’est indispensable lorsque je fait apparaître quelqu’un au début et qu’il sera absent du récit pendant de nombreuses pages. En effet on ne doit pas le voir réapparaître avec des différences qui risqueraient de nuire à la crédibilité de l’aventure. Concernant le développement, je ne m’interdis rien, il arrive que des personnages secondaires prennent plus d’importance au moment de l’écriture. Cela s’est produit avec un protagoniste de mon premier roman « Les deux bouts de la corde », le jeune avocat commis d’office ne devait faire qu’une brève apparition, alors qu’au final, il fait le bon samaritain pour sauver de l’alcoolisme un suspect innocenté. Il vit aussi une histoire d’amour. J’ai d’autres exemples sur mes écrits non publiés.
-Combien de temps cela te prend pour écrire un livre?
Lorsque l’inspiration est de la partie, je finalise rapidement, pour être un peu plus précis, j’ajoute qu’il me faut entre 3 et 6 mois pour la première mouture. Je ne tiens pas compte des phases de corrections, car je fais des fautes (beaucoup) et j’ai le défaut de passer d’un temps de conjugaison à un autre, mais je me soigne…
-Je sais que tu as parfois l'angoisse de la page blanche, que fais-tu alors pour ne pas te laisser abattre? C’est vrai que j’ai connu une assez longue période ou mon dictionnaire ne trouvait plus le mot «Envie». Les copines et copains des livres (autres auteurs faisant parti d'un forum intitulé "les copains de livres") m’ont été d’un grand réconfort.
Cela était dû à des facteurs externes à l’écriture. Il s’agissait de la sortie de « Chat perché » qui, malgré une anticipation et des promesses de la part de mon éditeur, traînait et j’avais le sentiment d’un formidable gâchis. Je n’ai pas baissé les bras, chaque jour j’allais sur l’ordinateur, parfois la feuille restait désespérément blanche, puis une phrase a succédé une autre, c’était reparti…
-D'où te vient ton imagination si fertile?
Je suis un éternel rêveur, j’observe beaucoup, comme les chats, je peux être immobile et donner l’impression d’être désintéressé, c’est faux. On me pose souvent cette question, c’est tellement simple dans mon cas qu’il m’est difficile de trouver d’autres réponses que de dire que souvent je m’endors avec mes personnages, ils m’accompagnent à toute heure du jour et de la nuit. Mon épouse me reprend souvent en me demandant si je suis là ou ailleurs. Je redescends de mon nuage pour un moment, jusqu’au prochain voyage…
-J'ai lu "Chat perché" avec un grand plaisir, je ne suis pas du tout attirée par ce genre d'ouvrages à la base mais je me suis laissée emportée par l'intrigue et surtout par les deux personnages principaux. Peux-tu nous raconter un peu qui ils sont?
Je te remercie de cet honneur : me lire alors que ce n’est pas ta tasse de thé !:) Avant de parler des principaux protagonistes de « Chat perché », je tiens à m’expliquer sur la plupart de mes intrigues. Je n’ai pas de tendresse particulière pour les nantis, les gens hyper intelligents, enfin pour tous ceux pour qui la vie n’est que la continuité dorée de celle de papa et maman.
J’adore les gens ordinaires, je considère que c’est dans ces yeux là qu’est la vérité, l’amour, la chaleur, l’humain. Cela ne veux pas dire que les autres n’en ont pas, oh non, mais ce n’est pas ce qu’ils expriment d’élémentaire.
Maintenant je peux parler de l’Adjudant-chef Sagol et du gendarme Gilles. J’ai voulu prendre des enquêteurs de base, d’une intelligence moyenne, mais ayant un bon sens très développé et surtout une connivence et une complémentarité, ils se comprennent à demi-mot. J’ai souhaité ne pas trop les décrire afin que le lecteur fabrique sa propre image. Pour résumer, je fais vivre des épisodes peu banals à des gens ordinaires.
-As-tu envie de te tourner vers un autre genre d'écrits? Roman d'amour? Poésie? Fantastique?...
Je ne m’interdis rien, j’ai actuellement 3 romans avec ces personnages récurrents, un que j’espère publier en 2008 ( titre actuel : "Une fleur au milieu d’un champ d’herbes") je croise les doigts (c’est en bonne voie)… Un autre traite de la folie et d’ailleurs ("Le 8eme soleil"), le troisième est le développement d’une nouvelle que j’avais écrite il y à deux ans ("La musique de l’ascenseur") sur l’addiction au jazz. Je viens de terminer un roman un peu autobiographique qui balaye ma période 0 à 20 ans…il se nomme « Le bibelot poème ». Le fantastique, c’est non, je l’approche avec « Le 8eme soleil ».
Je n’ai pas une attirance particulière pour cette littérature, j’ai lu Stephen King, j’ai aimé, mais je ne me vois pas évoluer sans cesse dans cet univers. La poésie, j’ai écrit de nombreux poèmes, avec une particularité : je compose d’un seul jet et je ne corrige jamais, ce qui donne des choses inégales.
-Quel est ton livre préféré?
"Le docteur Jivago" de Boris Pasternak.
C’est un extraordinaire roman d’amour, je l’ai lu plusieurs fois, je ne passe pas une année sans en lire quelques pages ou un poème. Je crois que je l’aime pour son contenu et aussi pour l’évocation d’une période difficile de ma vie, les deux sont étroitement liés.
-Quelle est ta chanson préférée?
"Que serai-je sans toi", Aragon et Ferrat, j’en suis jaloux j’aurai aimé être capable d’écrire ce texte. C’est l’amour comme je l’entend, l’amour qui est le moteur de notre existence.
J’aime des tas d’autres chansons, "Ne me quitte pas" est aussi dans mon Panthéon. Et aujourd’hui il y a deux interprètes à qui je prête une oreille attentive : Olivia RUIZ et Yves JAMAIT…
-Et sinon, tu es un homme heureux dans la vie? Que te reste t-il à accomplir?
Un homme heureux, probablement, j’ai le tempérament gaulois de l’être insatisfait, mais lorsque je gratte et que je vais à l’essentiel, je suis comblé, j’aime la même compagne depuis 37 ans, j’ai deux garçons qui réussissent plutôt bien dans la vie et surtout deux petites filles. Elles sont ma joie, ma fierté, ma lumière, j’en suis fou. Alors heureux, oui un grand-père heureux…
Il me reste des milliards de choses à accomplir.
Je veux voir grandir Jade et Lalie. Je rêve de l’Inde et du Taj Mahal. Je veux visiter encore beaucoup de pays en Asie…et puis écrire encore et encore mes délires, jusqu’à l’ivresse…des mots…
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