Gilles Hanauer est né à Rouen.
C’est un homme heureux, des enfants, des petits-enfants et il est Écrivain !
Curieux des autres, il a beaucoup voyagé, ses terres de prédilection :l’Asie et le Japon.
Il pratique aussi la photo (illustrations sur ce post), la guitare, le piano… Bref un touche à tout dont j’avais envie de parler car il a déjà sorti trois ouvrages !!
En ces temps guerriers de rentrée littéraire, je fais la mienne au travers des rencontres hasardeuses du net, de la vie et des coups de cœur !
Non mais on va quand même pas m’imposer les têtes de gondole que tout le monde connaît déjà !:)
Bio :
Sait-on qu'Hanauer, né en Normandie, s'exila un jour à Paris, ne supportant plus la campagne?
Il y vit et y travaillerait. Ex-manager à haut potentiel au sein d'une multinationale célèbre, écrivain contrarié, poète toujours, chanteur de Brahms, photographe pro, légèrement guitariste et pianiste, passionné du Japon, bourlingueur, il aime bouger, observer, (s')amuser. Ses textes, drôles et sensibles, reflètent ce désir de vivre en tout et partout.
Gilles, tu m’as confié que tu écrivais depuis…. Que tu étais tout petit . -Qu’écrivais-tu ? A 16 ans, j’étais passionné par… la physique quantique et le zen !! J’étais nul en math et néophyte en zen. Imagine le résultat, moi qui voulais faire la grande synthèse définitive entre science et conscience ! Je ne sais pas pourquoi l’ouvrage n’a jamais trouvé sa place... - Quel a été LE déclic ? Pas de déclic. Mes parents ne lisaient pas plus que ça. Peut-être est-ce dû à une maladie qui m’a cloué au lit pendant 1 an ½, quand j’avais quatre/cinq ans. J’ai alors appris à lire tout seul avec un dico, donc les mots pour moi, c’est l’aventure. -Pourquoi soudain l’envie, (le besoin ?) d’être publié ? J’avais toujours refusé de faire la moindre course aux éditeurs et je publiais donc à compte d’auteur, pour mes amis. Ceux-ci me poussaient – parfois ! – à tenter de me faire publier. Peut-être que je refuse la confrontation avec un jeu dont je ne connais pas les règles, et que je ne crois pas suffisamment en ce que je fais… -Trois ouvrages en combien de temps ? Tu mets longtemps pour terminer un ouvrage ? J’ai publié, à compte d’auteur, un roman-bio de 320 pages en 1999. C’était mon premier ouvrage sérieux. Destiné à l’édification de mes descendants, car un ami gérontologue m’avait dit que les vieux se sentent mieux lorsqu’ils ont mis sur le papier ce qu’ils ont fait, ou cru faire… Après, j’ai écrit des nouvelles « Récits Proches », et un livre de poésie, puis ce roman « N’apprends rien d’eux… ». Soit 4 ouvrages en 8 ans. Je commence actuellement un livre sur Jeanne d’Arc ! (N’oublie pas, je suis de Rouen, la ville où elle a péri) -Comment se passe « le travail » d’écriture ? -As-tu des méthodes ? Écris-tu en connaissant la fin ? Ou bien te laisses-tu guider par l’instinct ? Dans le plus profond désordre. Sans plan. Juste un feeling, de la créativité, de l’amusement. Je ne connais pas la fin (Sauf pour Jeanne d’Arc !! Et encore je ne suis pas certain qu’elle fut brûlée à Rouen !). Il se trouve que par ailleurs, je suis associé dans une boîte qui œuvre –entre autres – dans la créativité. Donc je mets en pratique. Quelques fois, je me mets dans des impasses, alors je recommence tout. - Tu as écris trois ouvrages, un roman, un recueil de poèmes et un recueil de nouvelles ? Penses-tu un jour t’essayer à une autre forme d’écriture ? Oui, le Tag ! Non, je blague… Je voudrais faire un livre pour les enfants : j’ai plein d’histoires dans mon placard, déjà prêtes. -Tu es aussi photographe (visitez son site !), si tu devais choisir entre écrire et photographier… Que choisirais-tu ? Je n’aimerais pas avoir à choisir ! Ce n’est pas la même émotion. L’écriture se crée sur un mode en longueur, il faut du temps, un mûrissement. La photo, en tout cas pour mon style, est plus percutante, plus au niveau de la sensation. Et j’aime le livre en tant qu’objet, l’appareil photo me fait moins d’effet ! -Peux-tu nous parler de ton dernier né ? « N’apprends rien d’eux sinon tu vas mourir » J’ai bourlingué dans une grosse multinationale, mon père travaillait dans une grande société, j’ai des amis et copains qui sont dans d’autres multinationales, je lis les journaux sur le management des boîtes, bref, j’ai rassemblé, condensé, caricaturé parfois, des faits, des situations, vécus, observés, racontés, lus, et j’en ai fait un roman. Car il s’agit d’un roman, avec de l’amour, des rêves, des drôleries absurdes ou incroyables, des trucs que chaque employé de n’importe quelle multinationale pourra reconnaître, lui-même se reconnaissant comme acteur ou spectateur... Mais je tenais à ce que ce livre ne soit pas (que) déprimant ! J’ai traité le thème avec dérision, humour, et tendresse.
-Quel est ton genre de livres en tant que lecteur ? J’aime la littérature japonaise. Les deux Murakami, bien sûr. Au fond, je n’ai pas de « genre ». Un polar peut être excellent, comme une saga de 1000 pages, même à l’eau de rose. Les derniers livres lus : « Le libre de Joe » (excellent), « Loin de Chandigarh » de Tarun Tejpal (d’une finesse rare), et… « Maîtriser le Nikon D200 » (Utile !) -Quelle est Ta chanson préférée ? La Callas, toujours !! -Quel est le livre (ou l’auteur) qui t’a le plus marqué ? « La Sagade Youza » de Baltouchis, un Lithuanien. Fantastique livre à recommander ! -Que penses-tu de la surmédiatisation de nombre d’écrivains déjà reconnus au détriment des milliers d’auteurs encore inconnus ? D’abord, je suis jaloux ! Ensuite, je pense que la massification est un phénomène général. L’édition française est pourtant un monde assez archaïque dans ses habitudes et sa gestion. Les grands éditeurs ont leurs têtes de série. Là, on bichonne, beaucoup de dollars sont en jeu ! Et ma foi, on n’est pas trop regardant sur la qualité de l’œuvre. Mais après tout, on va voir son Woody Allen au ciné même si cette année-là, c’est un navet. Pour finir, je me demande au fond si la surmédiatisation des écrivains connus nuit aux milliers des « petits » écrivains de l’ombre. Après tout, dans une rue commerçante spécialisée, à l’ombre d’un grand magasin poussent des petites boutiques qui sont sur des niches rentables. Mais comparaison n’est pas raison ! -Et sinon question habituelle : Tu es un homme heureux dans la vie ? Il te reste encore des rêves à accomplir ? Si je suis heureux ? Te rends-tu compte qu’arrivé à mon âge, je n’ai pas eu à participer à une guerre, je suis né dans une zone du monde au climat tempéré, au fort pouvoir d’achat, dans une famille aisée, j’ai bien gagné ma vie, en m’amusant et parcourant le monde en première classe (Certes, avec un peu de chance, j’aurais pu naître reine d’Angleterre ou Mike Jagger !). Je suis encore en bonne santé, j’ai eu plein d’ami(e)s, j’ai des enfants adorables, qui se débrouillent bien à leur tour et des petits-enfants qui aiment les histoires que je leur raconte au kilomètre. Heureux ? Le mot est faible, je suis chanceux. Jusque là…
Merci beaucoup Gilles pour tes réponses touchantes et très sincères !
es-tu joueuse?
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Rédigé par : ecaterina | 13 septembre 2007 à 15:33