Le blog d'Elisabeth Robert: Le premier pas...

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Le premier pas...

Le premier pas… Avez-vous déjà dû faire ce premier pas ?

Aller retrouver l’autre, pardonner, avancer coûte que coûte ?

Parfois on se retrouve dans une situation où en on en veut à l’autre et on attend qu’il fasse un geste.

Parfois c’est simplement la vie qui nous a désunit et on ose plus déranger l’autre, l’ami que nous avons tant chéri autrefois.

J’ai personnellement beaucoup déménagé depuis que je suis née et donc difficile de garder le lien avec les proches quand vous changez d’école une année sur deux.

Mais finalement vous vous accrochez à ceux qui comptent et vous savez que même si vous ne les revoyez pas ils seront toujours importants à vos yeux.

J’ai ainsi perdu deux amies durant un peu plus de 10 ans.

Des amies d’enfance, d’adolescence avec lesquelles j’ai ri, pleuré, partagé des secrets, des illusions, des décès et des vacances…

Et puis la vie nous a séparées.

Ma première amie est resté dans une ville que ma mère quittait, et à 15 ans et sans Internet ni téléphones portables (à l’époque) nous n’avons pas réussi à gérer le lien.

La seconde je l’ai perdu par hasard, des lycées différents puis des jobs, des vies…

Et bien ces deux amies là étaient pourtant toujours dans mon cœur.

Et comme la vie est malicieuse 15 ans après j’ai retrouvé la première et lorsque nous nous sommes revues c’est comme si nous nous étions quitté

la veille. Avec

un temps énorme à rattraper.

La seconde je l’ai retrouvé sur le chemin d’une école, celle de mon fils. Elle venait d’avoir son second enfant… Depuis ont est « pot de colle » et on échange sans cesse les mêmes sourires et la complicité est revenue.

Tout ça pour dire quoi ??

Que j’ai eu de la chance ! Le hasard m’a permis de retrouver deux personnes chères, mais parfois il faut oser faire le premier pas…

Et justement c’est tout l’objet du roman de Marie-Laure Bigand publié aux éditions Pietra Liuzzo.

Après un divorce, Irène, la quarantaine, vit avec sa fille Solenne.

En plein conflit, mère et fille se séparent le temps d'un été avant de prendre une décision qui changerait leur quotidien… Irène, désemparée et plus seule que jamais, éprouve le besoin de retrouver son amie d'enfance, Patricia, perdue de vue depuis vingt ans !

Réussiront-elles à renouer avec ce lien si particulier qui les unissait alors ? Le passé les aidera-t-il à prendre le pas sur leur destin ?

Je pense que le fait d’aller à la rencontre de cette amie perdue de vue n’est qu’un prétexte à la remise en cause. Irène doit faire face à sa vie, à ses échecs pour admettre qu’elle peut continuer, pour comprendre l’attitude de sa fille et essayer de se retrouver elle en tant qu’individu et non plus seulement en tant qu’ex-épouse ou mère.

Sans vous parler de l’intrigue je vais vous parler du style. Marie-Laure vient de remporter le prix Lions Club face à Eric Genetet (dont je vous ai parlé il y a peu pour « Le fiancé de la lune », roman qui m’a vraiment beaucoup touché)… et bien je comprends pourquoi. Parce qu’elle a une qualité d’écriture indéniable (je ne suis pas en train de comparer les ouvrages hein !:))

J’expliquai juste que je comprenais comment elle avait pu être mise en avant.

Son livre se lit comme un délice, le rythme, la qualité des tournures de phrases, le choix des mots. Tout est savamment orchestré pour que le lecteur se laisse porter et entre dans l’histoire sans même réaliser que non, il n’est pas en train de regarder un excellent film, il lit un ouvrage romanesque et actuel magnifique !

Parfois faire le premier pas est le plus bel acte que l’on puisse oser…

N’hésitez pas à plonger dans ce roman, je ne peux que vous garantir un doux moment de lecture.