Retrouvez cet interview sur le blog PLE.
Huit dessins d'Angela Della Torre lui ont inspiré chacun un récit, ou peut-être le contraire ?...
Ingrédients mêlés aux couleurs de sa palette de peintre, Angela vous entraîne sur une route semée de suspens, de fiction, de mystère, de mysticisme et d’amour…
1 - Adieu, Poussin… reflète une trahison amoureuse sur fond d’intrigue.
2 - Etrange lieu entre rêve et réalité que découvre Elen, lors d’une promenade sur La Corniche.
3 - Méfiez-vous d’Un Jeune Homme Sans Histoires.
4 - Coca-Pina : sous le soleil des Tropiques, une jeune femme est témoin d’un meurtre.
5 - Paradis, enfer ou Ailleurs ?
6 - Adriana : Amour, suspens et jalousie...
7 - Lettre d’Afrique : une amie, une sœur… dans le cœur.
8 - Ni noir, ni blanc : Réflexion sur un monde avec ou sans couleur.
Quelle est la vôtre ?
Angela Della Torre est née un jour de printemps, entre France et Italie. Un joli village blotti dans les montagnes. Il faisait froid. Elle nous dit : «Ce que je suis, mon univers, je le dévoile, peu à peu, dans mes écrits, dans mes dessins, dans mes peintures ... Ma vie, mes amours, mes emmerdes, c’est mon jardin secret. »
-Comment vous êtes-vous mis à l'écriture ? Qu'est-ce qui vous a poussé à coucher des histoires sur le papier ? Le vécu, l'imaginaire ?
Depuis l’enfance, écrire est un besoin.
Besoin d’évasion mais aussi besoin d’exprimer mes émotions, mes colères, mes souhaits. Des feuilles éparpillées que je ne gardais pas. Par pudeur ? Peut-être ? …
Et puis, un jour, j’ai ouvert un cahier. J’avais le cœur lourd comme une pierre. Mes larmes sont devenues des mots. Des couleurs et des odeurs d’autrefois, des rêves et des désillusions, des éclats de rire aussi.
Une page, puis deux, dix, cinquante, et le cahier ne suffisait plus...
-Avant d'être publié, diriez-vous que vous avez vécu un réel parcours du combattant ? Si vous n'aviez pas pu être édité, auriez-vous continué à écrire malgré tout ?
Il y a un an, je ne pensais pas qu’un de mes livres serait publié ! Un jour, quelqu’un a lu deux ou trois textes. On m’a encouragé à continuer.
Alors, j’ai entrepris ce recueil « Ni noir, ni blanc »
On avait confiance en moi : cette personne, c’est Pietra Liuzzo.
Sans elle, j’aurais continué d’écrire, certes, mais les cahiers et les feuilles auraient fini dans une vieille malle, au fond d’un grenier.
-Quelle est votre méthode de travail ? Vous préparez un plan, des fiches avec les personnages, savez-vous toujours où vous allez ? Le temps que vous consacrez à écrire ?
Un matin, je me réveille avec des images, des sensations, une histoire.
Et c’est comme une évidence, je dois écrire ce que je ressens. Alors, je dresse les premières esquisses, je jette les premières phrases, la trame. Pour moi, écrire c’est décrire un voyage.
Si l’histoire se déroule dans un monde imaginaire, je dois quand même faire un plan des lieux. Si elle se déroule dans un pays réel, je me documente le plus possible. L’ambiance doit être celle que le lecteur pourrait trouver s’il était là-bas. Pour les personnages, je ne fais pas de fiche qui définit au préalable leur principaux traits de caractère. C’est le déroulement de l’histoire qui me guide pour découvrir, lever le voile, sur leurs sentiments, sur ce qu’ils sont.
-Lorsque vous écrivez, faites-vous relire à des proches au fur et à mesure? Est-ce que leurs réactions, réflexions peuvent vous amener à modifier le cours de votre développement?
Il m’arrive de faire lire quelques pages à mes proches, ma famille. Je teste leurs réactions. Non pour changer l’histoire, mais pour améliorer la «profondeur» du texte. J’observe leur regard. La manière dont ils tournent les pages. Je n’écris plus simplement pour moi, pour me faire plaisir, égoïstement. J’écris parce que j’ai des choses à dire, à partager.
-Comment vos proches vivent le fait d'avoir un auteur comme parent, ami ?
Lorsque j’ai commencé à écrire, certains de mes proches souriaient. Une pointe d’ironie. «Alors, tu as écris combien de pages ?».
Le cahier se remplissait. Les regards ont changé.
«Ca parle de quoi ? … Je peux lire ?» ... Lorsque j’ai annoncé, à ma famille et à des amis, que mon premier livre était publié, ils étaient plutôt fiers.
-Que pensez-vous de la publication en ligne ?
Quel pouvoir de prendre un livre, lire ou relire un passage à volonté, écrire ou non des annotations. Etre libre de le glisser dans sa poche, de le poser sur la table de chevet ou de le ranger sur une étagère. Un livre, c’est magique, c’est vivant.
-Que pensez-vous des séances de dédicaces ?
Elles permettent la rencontre entre les lecteurs et l’auteur. C’est un lien humain, un contact enrichissant.
-Quels sont les auteurs que vous admirez ? Votre livre de chevet ?
Je n’ai pas de livre de chevet attitré. Je pioche selon mes envies : l’Egypte, le Brésil, le Vietnam, Kessel, Saint Exupery, Hemingway, Henri de Monfreid, Koestler, Le Carré, Le Clézio …
-Côté musique, avez-vous une tendance particulière ?
J’aime le Jazz : Ray Charles, Al Jarreau, Benson, Nina Simone …
J’aime aussi Tom Jones, Tina Turner, Compay Secondo, Cesaria Evora, Chico Buarque, Luz Casal, I Muvrini …
Je frissonne avec Nabuchodonosor, Don Giovanni ...
-Pouvez-vous nous parler de votre dernier ouvrage ? Votre actualité ?
Actuellement, j’ai deux ouvrages en cours. Un roman qui est presque achevé, un roman sur l’exil et des héros anonymes. Un second sur un pays d’Asie …
-Croyez-vous un jour pouvoir vivre de vos écrits ?
Il est trop tôt pour envisager cette éventualité. Pour moi, l’aventure ne fait que commencer ! Je la vis comme un grand bonheur … Il me faut un peu de recul !
Cet ouvrage rassemble en réalité sept histoires ayant pour thème non pas la dualité mais l’unité. Le huitième texte apostrophe le lecteur.
C’est la clé de l’ouvrage.
Notre pensée occidentale appréhende les êtres et les évènements de manière très cartésienne. Mon idée réside dans le fait que nous ne connaissons et nous ne révélons aux autres qu’une partie de nous même. Certains évènements déclenchent quelque fois des réactions surprenantes. On s’étonne de ce que nous pouvons dire, faire, être. Nous révélons d’autres faces de nous même. Pourtant, nous sommes toujours là. Nous sommes uniques et multiples. Prenez une pierre, tournez la. Toutes ses faces sont différentes, mais c’est la même pierre !
Noir et blanc ne s’opposent pas. Ils se complètent et sont les deux extrêmes d’arc en ciel de couleurs. Les êtres, les lieux, les évènements, tous évoluent, changent, se transforment. La réalité n’est pas si simple … elle est au delà des apparences !
Posons-nous quelques questions :
- Le monde de nos réalités, de notre perception, est-il le monde des autres ?
- Ne faudrait-il pas remettre en question nos certitudes ?
-Classer les êtres de façon manichéenne, deux catégories, n’est-ce pas un peu trop facile ? Non vraiment, rien n’est « ni tout noir, ni tout blanc » !
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