Un auteur est un être passionné…
Il rêve, invente et couche sur le papier son récit. Au choix il le fait pour lui et quelques proches… Il n’attend rien de particulier si ce n’est le plaisir d’écrire. Ou bien il écrit et tente la publication.
Nombre de démarches sont alors nécessaires, nombre de refus sont certains. Mise en page, taille de la police, frais postaux, attente, espoir… Impatience. Et parfois oui quelquefois… une réponse favorable et en route pour la gloire ! Ou presque…
À moins de décrocher un joli contrat dans une grande maison on signe plutôt avec de petites structures à dimension très humaine… Très… voire « une » personne pour toutes les casquettes.
Pas grave on y va quand même, ne serait-ce que pour avoir la chance de voir son livre exister « pour de vrai » !
On monte dans le bateau et on apprend à ramer… dans le même sens !
L’éditeur nous prévient : il faudra retrousser les manches, sourire, se déplacer, convaincre… Bref devenir commercial non ?
Et oui un peu… beaucoup.
Pas grave, on croit en son talent, en sa chance et on se donne à 100 000%, bien entendu on est du genre timide, on aurait préféré la douce chaleur des projecteurs, l’acclamation du public… Ou ne serait-ce que des lecteurs.
On enchaîne les séances, on multiplie les contacts, on établit son réseau. Et au final souvent le livre se vend ! Certes pas par milliers mais quelques centaines.
On reçoit alors des retours, des critiques, on apprend à faire face aux avis des autres. On se forge une carapace, on prend ce qu’il y a à prendre, on laisse le reste.
Certains deviennent aigris et trouvent qu’on leur en demande trop, réclament plus, réclament de la promotion à outrance... Le petit éditeur aimerait tant… mais les journalistes le boudent, ils ne peuvent pas parler d’Amélie Nothomb et de tous ces petits auteurs dont on ne cite même pas le nom lors de la rentrée littéraire ! Soyons sérieux ! Un magazine doit plaire, donc parler de ce que les gens aiment… connaissent. Pas de chemins détournés !
Quant aux libraires… bien entendu certains veulent bien prendre quelques livres en dépôt… on les regarde alors d’un œil attendri ranger nos rêves sur une étagère. Rêve que personne ne verra puisque personne ne vous montrera qu’il est là, si bien placé à la lettre Y alors que votre nom commence pas un L...
Les auteurs, les courageux cherchent alors d’autres solutions pour faire parler d’eux :
Les blogs, les forums, la presse locale, les buzzs, les dédicaces improvisées dans un restaurant, un bar… le bouche à oreille.
Et ce qui est drôle c’est que certains vendent ainsi bien plus de livres qu’un auteur de premier roman publié chez un grand !
Pourquoi ?
Simplement parce qu’il n’a pas attendu qu’on vienne vers lui, il a été vers les autres.
Est-ce déstabilisant ? Certainement.
Est-ce humiliant ? En aucun cas !
Un auteur n’est pas un commercial mais un rêveur qui croit en ses rêves, doit les défendre autant qu’il y tient.
Croire en soi c’est la première chose à faire si on veut que les autres nous suivent.
On a tous la possibilité de changer la donne… Il y a des milliers de circuits pour lire, ne nous contentons pas de la tête de gondole, des personnes amères… Soyons plus légers ! La littérature n’a rien de dramatique, c’est un art, quelque chose d’abstrait que l’on peut pourtant toucher.
Osons aller vers l’inconnu. Et si parfois la déception est au bout des pages on aura au moins la fierté de ne pas suivre la seule route que l’on nous aura proposé.
Chaque pas est important, celui de l’auteur qui franchit bien des obstacles, celui des lecteurs qui aiment sortir des sentiers battus…
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