La vie, lieu intime remplie d'abîmes nous applique sur la peau un tatouage infini....
L'encre nous envenime et nous dessine.
Les jours coulent comme les larmes accrochées dans les regards des enfants parfois si tristes...
Avancer, sans se retourner, non jamais.
Grandir avec nos racines, perdues, connues... Ne jamais savoir le Vrai.
Apprendre à croire que rien n'est grave, sentir glisser les peines des autres sur chaque parcelle de nos corps.
Absorber les chagrins, donner des conseils sans savoir les appliquer.
Prétendre que l'on a tourné la page, que l'oubli vient avec le temps.
Se rendre compte que non, le temps n'efface rien.
A peine une légère brume sur nos pâleurs.
Écouter le vent, voir les gouttes fendre l'eau sur l'écho des fenêtres de nos coeurs.
Inspirer, attraper l'avenir en étant certain que demain...
Demain promesse de mieux pour chacun.
Partir, faire de sa vie ce que l'on en a voulu.
Haïr ces personnes qui osent nous dire:
"On a la vie que l'on mérite!"
Cajoler ce trésor de vie, caresser les embruns sauvages de nos inquiétudes.
Se rassurer avec de la mélancolie.
Et si c'était mieux avant?
Faire semblant de sourire à ceux qui pensent que l'on a oublié leurs coups.
Avoir envie de donner plus que l'on ne possède.
Remercier chaque geste, chaque rencontre.
Se laisser déconstruire grâce à l'amour.
Accepter enfin de clamer l'entre de nos aveux.
Les rires, les images, tout ce que l'on accepte de laisser en héritage pour que l'autre se sente mieux.
Chaque fois que l'on rit offrir des grelots aux étoiles.
Aspirer à ce que notre prochain bénéficie de cet instant unique.
Plus rien ne résonne de mal en lui, il suffit de si peu pour que la confiance en soi revienne.
Être là.
Ne jamais abandonner.
Même quand ça fait mal, même avec l'usure et la fatigue, ne jamais lâcher!
Les miroirs nous reflètent si mal.
Tout au bout de nos mains il y a toujours un fil... Le laisser s'envoler pour que nos amis puissent les rattraper et les nouer aux leurs.
15 ans, des conneries plein la tête, l'envie d'essayer pour avoir l'impression d'être adulte.
30 ans, l'angoisse de vieillir seul.
35 ans, la crainte de ne jamais avoir d'enfant.
40 ans, la peur de vieillir, de ne plus se reconnaître dans la glace.
50 ans, la maladie gagne du terrain.
60 ans, c'est déjà pas si mal.
70 ans, avec de la force et des amis, encore un peu d'envie.
80 ans, et si demain c'était la fin.
90 ans, à quoi bon si c'est pour oublier ce que nous étions et tous ces êtres tant chéris.
Faire semblant...
Comme si c'était facile de dire pardon...
Avoir cette faculté de croire que malgré tant d'atrocités il y a encore et toujours de l'espoir.
C'est un peu comme croire aux fées...
Faire chaque jour semblant de croire aux étincelles de magie. Juste parce que croire est la plus belle façon de donner le semblant aux autres et de les porter là où ils doivent aller.
J'aime croire aux fées...
Rédigé par : Nath | 06 novembre 2007 à 08:01
Que c'est beau... !
Rédigé par : Caro[line] | 06 novembre 2007 à 08:51
Tu aimes les mots et les mots t'aiment Babeth ! Attention à leur puissance... Les mots structurent nos pensées qui elles-mêmes vont guider nos actes... Nul mot n'est anodin dans son emploi.
Sinon, une petite remarque sur la magnifique photo qui clôt ta note. On y voit ton enfant le port altier regardant vers le haut, vers le futur ! Le regard grand ouvert sur le monde. On y voit aussi la maman, la tête inclinée, regardant l'objectif, légèrement vers le haut, comme pour mieux accompagner le fruit de sa chair et l'accompagner, protectrice, vers ce qu'il sera.
Elle est belle cette photo. Belle et juste. Juste belle.
Rédigé par : Olivier Goujon | 06 novembre 2007 à 10:16
Faire semblant...
On passe sa vie à ça. La difficulté, c'est de s'extirper de l'apparence pour devenir vrai.
Jolie note.
Rédigé par : Mandor, président de la FAPM | 06 novembre 2007 à 10:17
Sur le même thème, j'avais écrit un poème avec le même titre : "Faire semblant".
Je te l'offre ici :
"Dans la vie, il peut y avoir joies et peines,
Dans la vie, le bonheur n'est jamais le même.
On souffre, on crie et puis on rit,
Mais jamais, jamais rien n'est fini.
Quand je pleure, c'est de rage,
Il faut aimer et lutter,
Oublier de pleurer.
Il faut parler et sourire,
Même dans le pire".
Rédigé par : Sarvane | 06 novembre 2007 à 17:11
@Nath... Tu as raison et si on le répète trois fois de suite alors...:)
@Caro(line): merci, suis touchée! aie!:)
@Olivier: le monde n'est-ce pas une simple poésie à décliner au gré de nos chemins? merci, comme toujours...
@Mandor: Devenir vrai... Ou le rester au travers des faux semblants?;)
@Sarvane: Très joli, merci pour ton cadeau!!!
Rédigé par : Elisabeth Robert | 06 novembre 2007 à 21:54