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Rédigé à 22:26 dans Mes nouvelles, textes, écrits... | Lien permanent | Commentaires (16) | TrackBack (0)
Demain soir (31 otcobre 2007) je passe à la télé en direct!!!:)
Si vous êtes dans le secteur des Yvelines et que vous recevez TV Fil 78, n'hésitez pas à regarder le journal!
Marc Nino va m'interviewer quelques minutes...
J'ai à peine la pression d'un coup!;)
Rédigé à 17:44 dans Le monde de l'édition | Lien permanent | Commentaires (8) | TrackBack (0)
Tatiana de Rosnay est à la fois un(e) écrivain(e) reconnu(e), une scénariste et une journaliste rigoureuse.
On peut notamment lire ses articles dans «Elle» ou encore «Psychologies» (critique littéraire)...
Né de père français et de mère anglaise elle cultive la double nationalité et explique que cela lui donne différents angles de vue.
Son dernier roman est publié chez EHO et s'intitule « Elle s'appelait Sarah ».
Voici le pitch:
Paris, mai 2002. Julia Jarmond, journaliste pour un magazine américain, est chargée de couvrir la commémoration de la rafle du Vel’ d’Hiv. Au cours de ses recherches, elle est confrontée au silence et à la honte qui entourent le sujet. Au fil des témoignages, elle découvre, avec horreur, le calvaire des familles juives raflées, et en particulier celui de Sarah. Contre l’avis des siens, Julia décide d’enquêter sur le destin de la fillette et de son frère. Soixante ans après, cela lui coûtera ce qu’elle a de plus cher. Paris, le 16 juillet 1942 : la rafle du Vel’ d’Hiv’. La police française fait irruption dans un appartement du Marais. Le petit Michel, paniqué, se cache dans un placard, et sa grande sœur Sarah, dix ans, l’enferme et emporte la clef en lui promettant de revenir. Mais elle est arrêtée et emmenée avec ses parents...
Sarah's Key, Roman traduit de l'anglais par Agnès Michaux.
-Tatiana tu es journaliste, écrivain et scénariste, multiples casquettes!:)
Pas trop difficile de gérer tout cela en plus de ton "job" de maman?
Je trouve que mon job de maman est le plus dur de tous ! Mais le plus important, peut-être, aussi…
-J'ai recensé 9 ouvrages depuis 1992, c'est bien cela? Lequel as-tu préféré écrire? Et lequel préfères-tu relire?:)
J’aime tous mes livres dans le sens où je les considère comme mes enfants de papier et ils correspondent chacun à des étapes dans ma vie d’auteur.
« La Mémoire des Murs » reste celui qui m’a fait passer un cap, j’ai souffert en l’écrivant, c’était un sujet ardu, difficile ; mais c’est ce roman là qui m’a ouvert la porte vers Sarah puisque j’ai écrit « Sarah’s Key » juste après, entre 2002 et 2003.
L’autre jour, j’ai relu certains passages de mon premier roman, « l’Appartement Témoin », écrit en 90, publié en 92. J’ai bien rigolé. Mais j’ai trouvé certains passages assez culottés.
-Tu as été édité chez Plon, Fayard, Pocket et à présent Héloïse d'Ormesson. Pourquoi changer de maison?
Fayard a refusé mon deuxième roman, alors je suis allée chez Plon, qui m’avait dit oui. Puis en 2003, Plon a refusé « Elle s’appelait Sarah », et j’ai rencontré Héloïse d’Ormesson en 2005 pour l’interviewer pour le journal ELLE, et ce roman s’est retrouvé entre ses mains…
-Quel est ton rapport avec EHO, j'entends beaucoup parler de cette maison d'édition qui me semble accueillante et surtout qui a l'air de privilégier l'humain.
Héloïse d’Ormesson et Gilles Cohen-Solal sont des éditeurs passionnés et généreux qui aiment leurs auteurs et les livres de leurs auteurs. Je suis fière de faire partie des auteurs EHO.
-Ton dernier livre "Elle s'appelait Sarah" est un énorme succès puisque pas moins de 14 pays en ont achetés les droits. Comment tu vis cela? Cela doit être intense de savoir que ses écrits traversent les frontières et qu'autant de lecteurs vont découvrir cette histoire!
Nous en sommes à 19 pays à présent, plus le futur film dont le scénario a été écrit par le romancier Serge Joncour.
Je suis encore sous la surprise de ce succès. Je ne m’y attendais pas du tout. Je suis émerveillée par les lettres quotidiennes que je reçois, les mails, les rencontres que je fais à travers ce livre.
J’ai été invitée par une classe de CM2, par des enfants de 10 ans qui ont lu Sarah et qui souhaitaient me connaître. Ce fut un moment inoubliable. Je suis très touchée aussi par le soutien des libraires qui ont défendu mon livre avec passion.
La semaine dernière, j’étais à la Foire du Livre de Frankfort où j’ai rencontré tous mes éditeurs étrangers grâce à EHO.
Encore un moment très fort, magique ! Oui, je suis heureuse de savoir que l’histoire de Sarah va être publiée dans tous ces pays différents qui ne connaissent pas tous forcément bien les évènements de juillet 1942.
-Le titre me rappelle la chanson de JJ Goldman, c'est voulu?:)
Le titre anglais est « Sarah’s Key », puisque j’ai écrit ce roman dans ma langue maternelle. Mais « La clef de Sarah » ne plaisait pas à Héloïse d’Ormesson et c’est Gilles Cohen-Solal qui a trouvé ce titre qui rappelle en effet « Comme toi » de Goldman.
-Parler de ces camps de l'horreur, décrire les souffrances de nos aînés, ce temps qui fait semblant de ne plus exister... Comment as-tu réussi à tenir le coup? Je te demande cela parce qu'étant d'un tempérament émotif il y a des choses que je ne peux écrire sans pleurer sur le clavier. Cette page de l'histoire est un tel tourment que tu as du aussi effectuer des recherches, peux-tu nous raconter tout ce cheminement?
J’ai écrit ce livre avec mon cœur et mes tripes.
J’ai mené une enquête comme le fait mon héroïne Julia Jarmond pour suivre le calvaire de ces 4000 enfants raflés en juillet 42. Peu de gens connaissent ce qui c’est passé exactement à Beaune la Rolande, comment les enfants ont été séparés de leurs parents, toujours par la police française.
Je savais que j’écrivais sur un sujet « vrai », qui a réellement existé, même si mon livre est un roman. Je n’ai voulu prendre aucune liberté avec les dates, les faits, les lieux.
Non, cela n’a pas été facile à écrire, parce que ces enfants là ont véritablement vécu ça, et ce qu’ils ont subi est parfaitement inhumain.
-Quel est le plus beau compliment que tu aies reçu sur ce livre?
Je dirais tout simplement que j’ai reçu des lettres bouleversantes de personnes qui ont vécu de près cette rafle et ces évènements.
-Je ne connais pas l'âge de tes enfants, donc difficile de savoir s'ils sont en âge de te lire mais si tel est le cas t'apportent-ils leurs regards?
Ils sont en âge de me lire (18 et 16) mais ils ne me lisent pas ! Je suis leur maman, cette personne un peu pénible qui gère leur vie de tous les jours, une maman, quoi !
-Je comprends tout à fait, mais je suis certaine que le jour où ils te découvriront sous un autre angle ils auront une admiration infinie ! Même si, je te l’accorde, être maman est un job passionnant !;)
-Lorsque tu écris, fais-tu relire à des proches au fur et à mesure? Est ce que leurs réactions, réflexions peuvent t'amener à modifier le cours de ton développement?
Oui, j’ai deux premiers lecteurs, Nicolas, l’homme de ma vie, et Laure, une amie très proche.
Ils me lisent au fur et à mesure.
Je tiens compte de toutes leurs remarques.
-Quelle est ta méthode d'écriture? Tu prépares un plan, des fiches avec les personnages, sais-tu toujours où tu vas?
Je n’ai pas de méthode pure et dure. J’écris plusieurs heures par jour, puis je corrige le soir ce que j’ai écrit le matin même. Je prends des notes dans un petit carnet mais je ne fais pas de plan, la structure du livre est déjà dans ma tête quand je le commence, et je sais en principe où je veux aller, mais j’ai déjà eu des surprises…
-J'aimerais savoir comment tu as réussi à faire publier ton tout premier ouvrage? Ton parcours, tes angoisses?
C’était en 1990, j’avais 28 ans.
J’avais déjà écrit plusieurs romans, j’ai commencé à 11 ans, j’avais déjà de nombreux manuscrits qui s’entassaient dans un carton, sans jamais avoir osé approcher un éditeur.
Puis j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai envoyé « l’Appartement témoin » à cinq éditeurs par la poste.
J’ai eu rapidement des réponses négatives dont une qui s’adressait à «Monsieur Tatiana de Rosnay» ! Un éditeur (qui connaissait mon père) m’a reçue pour me dire poliment mais fermement que je devais «peut être songer à faire autre chose».
J’étais assez écrasée. Puis, longtemps après, alors que j’avais totalement oublié, Fayard a téléphoné pour m’annoncer qu’ils souhaitaient me publier. J’étais tellement hallucinée que j’ai cru que c’était mon frère qui me faisait une blague et je leur ai ri au nez.
-Si demain tu perdais la mémoire... Mémoire affective: famille, amis, enfance mais aussi professionnelle: écriture... Tu aurais envie de recommencer tout à zéro (l'occasion de changer qui l'on est au regard de nos proches) ou te battrais-tu pour retrouver tes souvenirs et continuer ton propre chemin?
L’idée de perdre la mémoire est tellement atroce que je préfère de même pas l’envisager !!
-J'ai vu que nous avions un point commun, tu t'es mise à l'écriture assez tôt: une dizaine d'années et tu as commencé pour ta mère, tu lui as dédié ce premier texte.
Est ce qu'elle l'a lu? Qu'en a t-elle pensé? Tes parents t'ont t-ils accompagnés dans ce choix d'artiste? Car même si aujourd'hui tu es aussi journaliste, être écrivain peut faire peur. On en vit rarement.
Oui, ma mère a beaucoup aimé ce petit roman en anglais pour son anniversaire. Mes parents m’ont encouragée dès le départ, dès ce premier roman écrit à 11 ans.
Je leur ai annoncé sérieusement : «Je veux être écrivain » et ils m’ont répondu tout aussi sérieusement : « Formidable. »
Merci à eux, car ils auraient pu me dire autre chose et me décourager en effet !
-D'où te viennent tes inspirations?
Le passé. Le présent. La vie de tous les jours. Les gens. Les secrets.
-Tu tiens un Blog, tu t'intéresses beaucoup aux autres, penses-tu qu'aujourd'hui la médiatisation passe par ce moyen? Est ce que c'est juste complémentaire? Est-ce que c'est juste du plaisir?
Je suis une grande internaute par plaisir et curiosité. Quand j’avais plus de temps, avant Sarah, j’allais beaucoup sur les blogs « livre » échanger des idées de lectures avec d’autres internautes et c’était très riche.
Le blog est un moyen de communication formidable, moderne et indispensable, qui fait partie d’une nouvelle forme de médiatisation.
Je communique ainsi avec mes lecteurs, tous pays confondus ! Cependant, je pense qu’en tant qu’écrivain, il faut savoir être lucide, se préserver, et prendre du recul avec humour à propos de certaines réactions véhémentes qu’un livre peut engendrer.
Tout le monde se tutoie sur le net et pense donc se « connaître ». Une fausse familiarité peut naître vis à vis d’un écrivain bloggeur et j’ai appris à être très vigilante. A présent, je préfère dire « vous » ! ;) (Mais je fais une exception pour toi ! J )
-Merci, je suis touchée ! Et je suis en accord total avec ce que tu viens de dire !;)
-Est ce tu trouves encore le temps de lire? Et surtout de choisir ce que tu lis?;)
Oui, bien sûr, puisque je lis les romans français pour Psychologies Magazine.
Là, je suis en train de lire tout ce que vous allez lire en janvier et février 2008. C’est passionnant !
Sinon, je lis beaucoup en anglais, j’aime tous les livres de Tracy Chevalier, de Maggie O’Farrell et de Ian McEwan.
-Quel est ton livre favori?
«Rebecca» de Daphné du Maurier.
-Quelle est ta chanson préférée?
-Tu as des projets? Un nouveau livre en préparation?:)
Oui, j’écris un nouveau roman qui (j’espère !) verra le jour en 2009, bien sur chez EHO.
Je suis dans la peau d’un homme de 43 ans, Antoine. Une partie du livre se déroule à Noirmoutier. Je l’écris en anglais.
J’en suis à la moitié, je crois….mais la promotion pour Sarah n’est pas finie, et j’ai parfois du mal à retrouver une certaine sérénité pour écrire ce nouveau roman.
-Ma question habituelle...;)
Tu es une femme heureuse dans la vie? Il te reste encore des rêves à accomplir?
Yes, je suis heureuse dans la vie. Des rêves à accomplir ? Mais je garde ces rêves là pour moi…ce sont mes secrets ! ;)
Merci à toi, Elisabeth.
Et longue vie à tes écrits. Et bravo pour ton blog! :)
Rédigé à 08:23 dans L'interview In de la semaine! | Lien permanent | Commentaires (4) | TrackBack (0)
Croyez-vous qu'il soit encore possible de trouver un lecteur qui n'a pas plongé dans l"univers d'Harry Potter?
Et bien oui...
MOI!
Catastrophe, je n'en ai lu aucun!!!
Je connais pourtant les personnages, j'ai vu le 1er film, ma soeur et mon fils jouent aux jeux vidéos, bref HP a envahi ma vie quans que je l'y autorise!!
D'ailleurs j'ai offert un duffle coat à mon fils pour l'hiver et il se prend pour le petit sorcier!!:)
Mais pourtant je n'ai jamais tenté l'expérience de cette lecture!!
Alors c'est grave? Est ce que je vais pouvoir continuer longtemps ainsi??
Au fait parmi vous... Y a t-il des passionnés? Combien de HP sont sortis à ce jour?;)
Rédigé à 10:02 dans Le monde de l'édition | Lien permanent | Commentaires (11) | TrackBack (0)
Voici ce que l'on peut écouter sur Triangle FM au sujet de mon dernier ouvrage...
Sélection littérature avec « Te souviens-tu de nous » d'Elisabeth Robert…
Un 2ème opus publié aux éditions Piétra Liuzzo…
Elisabeth Robert est un écrivain romantique, c'est vrai... mais ses livres n'ont rien à voir avec la bibliothèque rose... elle tisse comme une araignée sur sa toile les destins croisés de héros modernes à la recherche de l'âme sœur...
Les couples se font et se défont… la passion trinque avec l'amertume... mais l'amitié reste une valeur sûre…
« Te souviens-tu de nous » d'Elisabeth Robert disponible dans toutes les bonnes librairies!
Journaliste: Pascal Vannier.
Rédigé à 01:05 dans Le monde de l'édition | Lien permanent | Commentaires (4) | TrackBack (0)
Que faisiez-vous le 25 octobre 1999?
Un jour pas ordinaire! Un jour à part...
Pour ma part j'avais 24 ans, je venais de passer 9 mois jour pour jour à fabriquer de toutes mes forces, de tout mon amour, un petit bonhomme hors du commun.
Ce jour là, après 17 heures de peine, un médecin m'a sauvé la vie et celle de ce petit être en pratiquant d'urgence une intervention dont on doit le nom à Jules César...
Ce jour là j'ai donné la vie pour la première fois et j'ai su que plus rien ne serait jamais comme avant.
J'ai enfin senti que je pouvais apaiser les cris, taire les souffrances et donner de moi sans rien attendre en retour.
Ce jour là j'ai rencontré mon fils.
Et depuis pas un jour, pas une heure, pas une seconde ne passent sans que je me sente responsable de lui, de son avenir, de ses craintes, des ses plaisirs...
Un cadeau immense, un bonheur intense.
Je n'avais jamais rien fait de mieux que de donner un souffle à un autre être... Partager ma planète, croire en un monde meilleur!
Il y a huit ans, mon Petit prince à moi ouvrait les yeux sur la vie, et je crois bien me souvenir que j'ai bien failli sentir mon coeur exploser d'émotion en le regardant pour la première fois.
A mon fils que j'aime... à l'infini.
Rédigé à 13:05 dans Rencontres physiques | Lien permanent | Commentaires (13) | TrackBack (0)
Que j'aille bien ou mal il est un chapitre de mon livre de chevet que je ne peux lire sans pleurer. Pourtant en le lisant tout haut avec mon fils j'ai cru que j'y arriverais...
Et puis non, les larmes reviennent et ma voix se casse.
Mon petit prince à moi me demande pourquoi je pleure en lisant ces mots...
-Simplement parce que ça me touche mon coeur.
On ne se console jamais, contrairement à ce qu'il peut dire le petit prince... mais je voudrais bien el croire de temps en temps.
Il y avait, à côté du puits, une ruine de vieux mur de pierre. Lorsque je revins de mon travail, le lendemain soir, j'aperçus de loin mon petit prince assis là-haut, les jambes pendantes. Et je l'entendis qui parlait:
- Tu ne t'en souviens donc pas ? disait-il. Ce n'est pas tout à fait ici !
Une autre voix lui répondit sans doute, puisqu'il répliqua:
- Si! Si! c'est bien le jour, mais ce n'est pas ici l'endroit...
Je poursuivis ma marche vers le mur. Je ne voyais ni n'entendais toujours personne. Pourtant le petit prince répliqua de nouveau:
- ... Bien sûr. Tu verras où commence ma trace dans le sable. Tu n'as qu'a m'y attendre. J'y serai cette nuit.
J'étais à vingt mètres du mur et je ne voyais toujours rien.
Le petit prince dit encore, après un silence:
- Tu as du bon venin ? Tu es sûr de ne pas me faire souffrir longtemps ?
Je fis halte, le cœur serré, mais je ne comprenais toujours pas.
- Maintenant va-t'en, dit-il... je veux redescendre !
Alors j'abaissai moi-même les yeux vers le pied du mur, et je fis un bond ! Il était là, dressé vers le petit prince, un de ces serpents jaunes qui vous exécutent en trente secondes. Tout en fouillant ma poche pour en tirer mon revolver, je pris le pas de course, mais, au bruit que je fis, le serpent se laissa doucement couler dans le sable, comme un jet d'eau qui meurt, et, sans trop se presser, se faufila entre les pierres avec un léger bruit de métal.
Je parvins au mur juste à temps pour y recevoir dans les bras mon petit bonhomme de prince, pâle comme la neige.
- Quelle est cette histoire-là ! Tu parles maintenant avec les serpents !
J'avais défait son éternel cache-nez d'or. Je lui avais mouillé les tempes et l'avais fait boire. Et maintenant je n'osais plus rien lui demander. Il me regarda gravement et m'entoura le cou de ses bras. Je sentais battre son cœur comme celui d'un oiseau qui meurt, quand on l'a tiré à la carabine. Il me dit:
- Je suis content que tu aies trouvé ce qui manquait à ta machine. Tu vas pouvoir rentrer chez toi...
- Comment sais-tu !
Je venais justement lui annoncer que, contre toute espérance, j'avais réussi mon travail !
Il ne répondit rien à ma question, mais il ajouta:
- Moi aussi, aujourd'hui, je rentre chez moi...
Puis, mélancolique:
- C'est bien plus loin... c'est bien plus difficile...
Je sentais bien qu'il se passait quelque chose d'extraordinaire. Je le serrais dans les bras comme un petit enfant, et cependant il me semblait qu'il coulait verticalement dans un abîme sans que je pusse rien pour le retenir...
Il avait le regard sérieux, perdu très loin:
- J'ai ton mouton. Et j'ai la caisse pour le mouton. Et j'ai la muselière...
Et il sourit avec mélancolie.
J'attendis longtemps. Je sentais qu'il se réchauffait peu à peu:
- Petit bonhomme, tu as eu peur...
Il avait eu peur, bien sûr ! Mais il rit doucement:
- J'aurai bien plus peur ce soir...
De nouveau je me sentis glacé par le sentiment de l'irréparable. Et je compris que je ne supportais pas l'idée de ne plus jamais entendre ce rire. C'était pour moi comme une fontaine dans le désert.
- Petit bonhomme, je veux encore t'entendre rire...
Mais il me dit:
- Cette nuit, ça fera un an. Mon étoile se trouvera juste au-dessus de l'endroit où je suis tombé l'année dernière...
- Petit bonhomme, n'est-ce pas que c'est un mauvais rêve cette histoire de serpent et de rendez-vous et d'étoile...
Mais il ne répondit pas à ma question. Il me dit:
- Ce qui est important, ça ne se voit pas...
- Bien sûr...
- C'est comme pour la fleur. Si tu aimes une fleur qui se trouve dans une étoile, c'est doux, la nuit, de regarder le ciel. Toutes les étoiles sont fleuries.
- Bien sûr...
- C'est comme pour l'eau. Celle que tu m'as donnée à boire était comme une musique, à cause de la poulie et de la corde... tu te rappelles... elle était bonne.
- Bien sûr...
- Tu regarderas, la nuit, les étoiles. C'est trop petit chez moi pour que je te montre où se trouve la mienne. C'est mieux comme ça. Mon étoile, ça sera pour toi une des étoiles. Alors, toutes les étoiles, tu aimeras les regarder... Elles seront toutes tes amies. Et puis je vais te faire un cadeau...
Il rit encore.
- Ah! petit bonhomme, petit bonhomme j'aime entendre ce rire !
- Justement ce sera mon cadeau... ce sera comme pour l'eau...
- Que veux-tu dire ?
- Les gens ont des étoiles qui ne sont pas les mêmes. Pour les uns, qui voyagent, les étoiles sont des guides. Pour d'autres elles ne sont rien que de petites lumières. Pour d'autres qui sont savants elles sont des problèmes. Pour mon businessman elles étaient de l'or. Mais toutes ces étoiles-là se taisent. Toi, tu auras des étoiles comme personne n'en a...
- Que veux-tu dire ?
- Quand tu regarderas le ciel, la nuit, puisque j'habiterai dans l'une d'elles, puisque je rirai dans l'une d'elles, alors ce sera pour toi comme si riaient toutes les étoiles. Tu auras, toi, des étoiles qui savent rire !
Et il rit encore.
- Et quand tu seras consolé (on se console toujours) tu seras content de m'avoir connu. Tu seras toujours mon ami. Tu auras envie de rire avec moi. Et tu ouvriras parfois ta fenêtre, comme ça, pour le plaisir... Et tes amis seront bien étonnés de te voir rire en regardant le ciel. Alors tu leur diras: "Oui, les étoiles, ça me fait toujours rire !" Et ils te croiront fou. Je t'aurai joué un bien vilain tour...
Et il rit encore.
- Ce sera comme si je t'avais donné, au lieu d'étoiles, des tas de petits grelots qui savent rire...
Et il rit encore. Puis il redevint sérieux:
- Cette nuit... tu sais... ne viens pas.
- Je ne te quitterai pas.
- J'aurai l'air d'avoir mal... j'aurai un peu l'air de mourir. C'est comme ça. Ne viens pas voir ça, ce n'est pas la peine...
- Je ne te quitterai pas.
Mais il était soucieux.
- Je te dis ça... c'est à cause aussi du serpent. Il ne faut pas qu'il te morde... Les serpents, c'est méchant. Ça peut mordre pour le plaisir...
- Je ne te quitterai pas.
Mais quelque chose le rassura:
- C'est vrai qu'ils n'ont plus de venin pour la seconde morsure...
Cette nuit-là je ne le vis pas se mettre en route. Il s'était évadé sans bruit. Quand je réussis à le rejoindre il marchait décidé, d'un pas rapide. Il me dit seulement:
- Ah! tu es là...
Et il me prit par la main. Mais il se tourmenta encore:
- Tu as eu tort. Tu auras de la peine. J'aurai l'air d'être mort et ce ne sera pas vrai...
Moi je me taisais.
- Tu comprends. C'est trop loin. Je ne peux pas emporter ce corps-là. C'est trop lourd.
Moi je me taisais.
- Mais ce sera comme une vieille écorce abandonnée. Ce n'est pas triste les vieilles écorces...
Moi je me taisais.
Il se découragea un peu. Mais il fit encore un effort:
- Ce sera gentil, tu sais. Moi aussi je regarderai les étoiles. Toutes les étoiles seront des puits avec une poulie rouillée. Toutes les étoiles me verseront à boire...
Moi je me taisais.
- Ce sera tellement amusant ! Tu auras cinq cents millions de grelots, j'aurai cinq cents millions de fontaines...
Et il se tut aussi, parce qu'il pleurait...
- C'est là. Laisse-moi faire un pas tout seul.
Et il s'assit parce qu'il avait peur.
Il dit encore:
- Tu sais... ma fleur... j'en suis responsable ! Et elle est tellement faible ! Et elle est tellement naïve. Elle a quatre épines de rien du tout pour la protéger contre le monde...
Moi je m'assis parce que je ne pouvais plus me tenir debout. Il dit:
- Voilà... C'est tout...
Il hésita encore un peu, puis il se releva. Il fit un pas. Moi je ne pouvais pas bouger.
Il n'y eut rien qu'un éclair jaune près de sa cheville. Il demeura un instant immobile. Il ne cria pas. Il tomba doucement comme tombe un arbre. Ça ne fit même pas de bruit, à cause du sable.
Extrait du petit Prince d'Antoine de St Exupéry.
Rédigé à 06:00 dans Rencontres fantasmées | Lien permanent | Commentaires (5) | TrackBack (0)
Non vraiment pas le moral... Oui ce billet est archi perso, limite indécent!
J'ai la chance d'avoir un homme que j'aime et qui m'aime, d'avoir deux enfants magnifiques et riches de plein de rêves.
Nous sommes tous en bonne santé.
Je suis en congé parental pour m'occuper de ma fille... J'ai un peu de temps pour écrire...
Mais non pas le moral.
Après les impôts, une fuite invisible chez nous qui semble durer depuis un an, des factures qui s'accumulent et un taux qui vient d'augmenter pour le crédit immobilier j'ai beau faire tous les calculs du monde c'est la banqueroute...
Découvert après découvert quoi faire?
Je ne vis pas de mes écrits, je n'ai pas de place en crèche pour ma fille et je ne peux donc pas reprendre mon travail. Mon homme fait déjà tellement d'heures (sans pour autant être payé plus!)
Je ne sais plus quoi faire!
Je suis prête à travailler la nuit s'il le faut, à faire des piges, tout!! Mais qu'on sorte de cette situation catastrophique!!!
Rédigé à 06:02 | Lien permanent | Commentaires (14) | TrackBack (0)
Aujourd'hui j'offre l'espace de cette note à Gilles Cohen Solal.
Un très triste lundi...
J'ai appris il y a une heure la mort de notre ami Boris Hoffman. Ce nom ne vous dit pas grand chose, même probablement rien.
C'est pour cela que je voudrais vous en parler...
Boris avait une cinquantaine épanouie rondouillarde et joviale.
Il était agent littéraire, pas un de ceux qui ne savent pas de quoi ils parlent et font ça comme on ferait des boulons, une tradition familiale puisque son père avait fondé l'agence à Munich bien avant la guerre.
Boris ne savait pas quelle était sa langue maternelle. Aussi loin qu'il se souvienne il avait toujours entendu parlé et parlé lui-même l'allemand, le yiddisch, le russe, l'hébreu, l'espagnol; il savait que sa langue maternelle n'était ni l'anglais, ni l'arabe ces deux là ils les a apprises plus tard comme le portuguais.
Ce multilinguisme, cette ouverture sur le monde grâce aux langues qu'il parlait avait également ouvert son esprit et son âme à la tolérance et aux autres, même si nous avions des divergences sanglantes sur nos clubs de foot préférés !
Nous vivions, professionnellement, dans la même impasse...
Ce n'est pas un gag, c'est vrai! Ses bureaux qu'ils partageaient avec son frère Georges, ont une entrée Boulevard St-Michel et les fenêtres donnent sur l'impasse Royer-Collard. Comme nous. Il n'était donc pas possible que nous sortions de chez nous sans le voir, et donc sans
discuter, et donc sans s'engueuler sur les mérites respectifs de la Bundesliga et du Calcio...
Après un coca et un café nous étions d'accord sur le fait que les éditeurs sont tous des branleurs, moi le premier et que les agents littéraires ne valent pas mieux.
Il était l'agent de John Le Carré mais il était surtout un être d'une gentillesse hors du commun . Il passait sa vie à s'occuper des autres tout en râlant parce que cela «l'emmerdait» comme il disait.
Il était curieux de tout et aussi assez curieux dans son genre. J'ai essayé de lui acheter un livre, n'importe lequel, pendant trois ans...
Cela ne s'est jamais fait. Il était incapable de discuter d'argent tout court, alors avec ses amis cela lui était quasiment impossible.
Cultivé comme très peu, gentil comme personne et redoutablement intelligent, Boris Hoffman a été un ami formidable pour tous les gens du monde de l'édition en France et à l'étranger. Nous étions à Francfort ensemble il y a dix jours et il était partie avant la fin de la foire parce qu'il avait un match de foot à voir.
Il est mort ce week-end chez lui, j'espère que ce n'est pas en regardant vendredi soir Argentine-France de rugby. Cela lui ferait de bien mauvais souvenirs pour l'éternité...
Une chose est sûre chaque fois que je rentrerais dans nos bureaux, ou chez nous, et cela pendant longtemps j'aurais envie de frapper à sa fenêtre pour que nous prenions un café...
En attendant , je pleure.
J'espère que nous serons et saurons être un à la douleur de ses fils Danny et Benji.
Boris sera enterré mercredi après-midi, mais les hommes comme lui ne disparaissent jamais.
P.S : tu me manques déjà enfoiré !
Rédigé à 13:12 dans Rencontres virtuelles | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Olivier Goujon est un homme sage, toujours le propos gentil, à l'écoute des autres, il observe. Il me fait beaucoup penser à ma propre philosophie bouddhiste). Je n’ai pas dit religion hein !;)
J'adhère en général à 200% à ces petits commentaires lâchés de ci et de là sur la toile du Net.
Mari attentioné et père de deux enfants il est aussi un auteur en marge.
En marge parce que son livre n'est pas un livre ordinaire. Son écriture est douce comme lorsque le soleil couchant quitte les plages. C'est agréable, à part.
Je pense que l'on a pas fini d'entendre parler de cet homme! Il inspire la sérénité et en ces temps souvent cruels, c'est si bon!
En plus vous pouvez me croire j'ai du flair, à l'époque déjà j'avais prédit à Dalida un avenir pailleté!;) Oupsss...
Voici ce que l'on découvre sur son site:
"Harribitxi" est plus qu'un simple roman décrivant une merveilleuse histoire. Il a été écrit pour faire entrer le lecteur dans une dimension qui ne pourra qu'interpeller son âme. Oeuvre à la fois universelle et particulière, ce livre restera dans votre coeur et dans votre esprit, longtemps après avoir tourné la dernière page.
Voici le pitch:
Une rencontre aussi inattendue qu'extraordinaire va exploser la vie de Lola, modeste employée de banque de 29 ans. Un destin exceptionnel est en marche.
Jusqu'où la conduira-t-il ?
Roman atypique aux multiples rebondissements et aux personnages hauts en couleurs, "Harribitxi" peut s'apparenter à un conte philosophique moderne, associant habilement des techniques de développement personnel, des enjeux environnementaux, des manœuvres politiques au sommet de l'Etat français à travers l'évolution irrésistible de son héroïne.
Ce premier roman d'Olivier Goujon devrait interpeller chaque lecteur sur sa propre mission sur Terre.
La rencontre entre Lola et un personnage merveilleux - Harribitxi - est la colonne vertébrale du récit qui a pour but à la fois de faire rêver le lecteur mais également de le sensibiliser à certaines questions essentielles et pleines de sens pour encore mieux apprécier la magie de la vie.
-Olivier on va commencer directement par LA question!;)
Qu'est ce que signifie HARRIBIXTI?
Harribitxi est un terme euskarien signifiant littéralement « pierre précieuse ». Je précise que l’euskara est la langue basque.
Bien que je ne sois pas de cette région puisque je suis alsacien, j’ai eu un véritable coup de foudre pour ce mot tant pour sa sonorité que pour ce qu’il recèle comme sens. Il faut le prononcer « harribitchi ».
-D'où te vient ton inspiration?
Sais-tu, Elisabeth, que je me la suis maintes fois posé cette question. Sans pour autant obtenir une réponse simple à formuler.
Une autre question permet de répondre indirectement à la tienne : « pourquoi as-tu écrit ce livre ? ».
Je ferai donc, si tu le permets, une courte digression pour mieux te répondre. J’ai l’immense bonheur de vivre auprès de trois anges.
Un « grand » qui s’appelle Michèle et qui est entre autre ma femme. Et deux « petits » anges de six et huit ans, Marie et Clara.
Je suis au gué de ma vie humaine (je sais, je ne fais pas mon âge) et j’ose regarder avec sérénité et lucidité cette moitié de chemin restant, ainsi que la perspective de l’ «autre rive».
Je serai alors « ailleurs ». Je ne vais pas évoquer mes croyances, car telle n’a pas été ta question et c’est un sujet qui est éminemment personnel.
Par contre, mes enfants seront encore de ce monde, puis leurs enfants et ainsi de suite. J’ai réfléchi à mon rôle.
A quoi sers-je ? Comment être utile ? C’était il y a un peu plus de deux ans.
J’ai pris conscience que nous avions tous un rôle, voire une mission, sur cette Terre.
Comment ne pas vouloir laisser un monde un peu meilleur non seulement à Marie et Clara, mais également à tous les autres enfants, à tous nos proches.
Je me suis posé cette question un soir d’hiver. La réponse est venue presque instantanément. Il me fallait être utile (un clin d’œil à l’un de tes chanteurs préférés, Elisabeth), à ma microscopique échelle certes, mais contribuer !
La quantité importe peu, l’essentiel est l’attitude du cœur et de l’âme. Mais comment communiquer efficacement et pénétrer les esprits et les coeurs ?
La « solution » s’imposa naturellement : écrire un roman ! J’avais trouvé mon levier. Un roman qui n’est qu’un prétexte, qu’un outil. Une belle histoire au service d’un but avoué et pleinement conscient : semer des graines d’éveil que les lecteurs feront eux-mêmes germer ! Etre le simple déclencheur de processus de prises de conscience et d’éveil. Voilà pourquoi j’ai écrit « Harribitxi ».
L’inspiration m’est venue d’un bloc, tel un long fleuve tranquille mais puissant et inarrêtable. Je suppose qu’elle est le résultat de la conjugaison d’une quarantaine d’années de vie, d’un caractère ainsi que d’une foi en l’humain. Et puis, et puis il y a cette alchimie qui a présidé à l’écriture ultra rapide de ce livre de 435 pages. L’histoire et son écriture se sont littéralement imposées à moi. Voilà pourquoi j’ai toujours du mal à expliquer d’où m’est venue mon inspiration pour ce premier livre.
-Je me demande aussi... Es-tu bouddhiste? Tu n'es pas obligé de répondre si tu trouves cette question trop personnelle, mais elle m'intéresse beaucoup!:)
J’ai été élevé avec une éducation catholique « classique » mais je ne suis pas pratiquant. Je comprends la raison de ta question et je te répondrai que je ne suis pas bouddhiste.
En fait, je ne crois pas en une seule religion. Je pourrai même dire que je ne crois à la fois en aucune et en toutes. Comme le disait si justement Pierre Theilhard de Chardin : « Tout ce qui s’élève converge. »
Je crois avant tout en la spiritualité. Selon moi, Dieu existe en chacun de nous. Nous sommes tout un chacun une partie de Dieu. Dieu est présent partout et au-delà. Dans le sourire d’un enfant, dans le coucher du soleil, dans le coquelicot, dans la pierre sur laquelle je m’assois. C’est pourquoi, je suis persuadé que tout est lié, relié. J’irai même plus loin, je pense que «les autres» sont une partie de nous-mêmes. D’où l’impérieuse nécessité de l’empathie et de l’altruisme. Mais je suis trop bavard sur ces sujets…
-Quel est le plus beau compliment que tu ais reçu sur ce livre?
Je suis sincèrement gêné pour répondre à cette question. Etablir un classement du plus beau compliment est délicat. Je reçois des mails, des lettres manuscrites, des sms et des messages téléphoniques à peine croyables. Vraiment.
Je peux essayer en revanche de te dire quels sont les gestes qui m’émeuvent le plus : ce sont ceux de lecteurs qui me contactent pour commander un exemplaire afin de l’offrir à l’un de leurs proches. Je vais t’expliquer pourquoi cela m’émeut autant ! Leur démarche n’est pas celle d’un lecteur disant : « Tiens, j’ai lu un roman sympa, je te le conseille ! » mais plutôt celle d’une personne pensant : « Ce livre m’a apporté beaucoup. Je vais l’offrir à telle ou telle personne qui en a besoin et à laquelle il va servir ! ».
Je suis pleinement heureux de constater que la mission première de ce roman s’accomplit. Et encore, « heureux » est un adjectif bien faible pour décrire le sentiment qui m’habite aujourd’hui.
D’ores et déjà, « Harribitxi » a apporté plus que je n’aurais espéré qu’il ne le fasse. Ce livre ne m’appartient plus et sème maintenant ces graines d’éveil. A chaque lecteur d’être un « harribitxien » en travaillant sur soi-même.
Je rapporterai encore une phrase. Elle n’a pas été prononcée par un lecteur mais par un futur lecteur lors d’une séance de dédicaces. Nous discutions sur la facilité étonnante avec laquelle « Harribitxi » est sorti des limbes et surtout sur la raison pour laquelle ce roman parle autant à ses lecteurs. Le jeune homme m’a dit cette phrase : «Vous devez avoir écrit ce livre avec votre âme et il parle directement à celles de vos lecteurs !».
Je crois, je sais maintenant qu’il a probablement vu juste.
-Lorsque tu écris, fais-tu relire à des proches au fur et à mesure? Est ce que leurs réactions, réflexions peuvent t'amener à modifier le cours de ton développement?
J’écris en solitaire, du premier mot au dernier. Michèle, ma femme, a découvert « Harribitxi » lorsqu’il a été achevé. Elle l’a lu deux fois.
La première fois, elle s’est surtout attachée à l’histoire en elle-même. Elle a relu le roman quelques mois après et a découvert plein de messages qu’elle n’avait pas perçu au premier passage. Chose curieuse pour un livre de 435 pages, je dénombre déjà une dizaine de lecteurs multirécidivistes ! Mais cela n’est pas si étonnant. Ce livre est une partie de moi. J’y ai mis beaucoup de mes valeurs, de mes croyances, de mes expériences. Et pourtant, il semble universel pour tous les lecteurs qui s’identifient incroyablement au personnage principal, quels que soient leurs âges, sexes, niveaux sociaux et culturels.
-Quelle est ta méthode d'écriture? Tu prépares un plan, des fiches avec les personnages, sais-tu toujours où tu vas?
Je te dois la stricte vérité, Elisabeth : je n’ai aucune méthode d’écriture.
J’ai « reçu » l’histoire dans une sorte de fulgurance que j’ai aussitôt transcrite sur deux feuilles de papier. Mon synopsis en quelque sorte.
Puis est venu le temps de l’écriture. Je ne me suis accordé qu’une seule règle : travailler le soir lorsque les enfants sont couchés entre 21h et minuit ou 1h du matin. J’ouvrais les vannes dans le silence de la nuit et mes doigts courraient sur le clavier. Une écriture quasi-automatique. Pas une seule phrase n’a été « retravaillée » voire simplement travaillée. Ce roman n’a pas été écrit avec un souci de performance littéraire. Il a été enfanté avec un souci d’authenticité, de vérité, de spontanéité et surtout dans l’unique but de semer ces fameuses « graines d’éveil ». C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles beaucoup de lecteurs m’ont dit qu’Harribitxi était fluide et agréable à lire. Peut-être. Je sais que cette absence de « travail littéraire » peut être perçue comme une hérésie, mais cela s’est fait ainsi !
-J'aimerais savoir comment tu as réussi à faire publier ton tout premier ouvrage? Ton parcours, tes angoisses?
J’ai écrit « Harribitxi » en trois mois et j’ai mis plus d’une année à trouver un éditeur qui le lise entièrement et décèle son potentiel atypique. N’ayant aucune expérience en écriture, n’ayant que peu de recul dans le genre qu’est le roman, je partais dans l’inconnu. Même lorsque « Harribitxi » a été imprimé à 5.000 exemplaires, je n’avais franchement aucune idée sur sa capacité à intéresser un lectorat. Peut-être avais-je pondu une grosse « bouse » de 435 pages ?
Les premiers retours de lecteurs me firent plaisir, mais ils émanaient de proches. Lorsque les commentaires enthousiastes de parfaits inconnus s’accumulèrent, je compris que ce livre possédait « quelque chose » de particulier. Une magie. Une grâce. Je ne parle pas du niveau littéraire, mais de la façon dont ce livre « parle » à ses lecteurs.
-Je sais que tu as perdu ton père très/trop tôt, et cela nous offre un malheureux point commun. Dis-moi en tant qu'homme comment fais-tu pour avancer sans l'ombre d'un père derrière ton épaule?
Papa est mort d’un cancer du poumon à 50 ans. J’en avais 16.
Mais je pense ne l’avoir jamais perdu. Il est toujours à mes côtés. Je ressens sa présence et elle m’est parfois précieuse. Mes croyances, ma foi, mes valeurs, tout concourt à faire que cette absence n’en est pas une… même si j’aurais évidemment préféré qu’il fût toujours physiquement présent à mes côtés.
-J'ai lu de très belles critiques sur Harribitxi, certaines personnes ont même été bouleversées. A ton sens c'est l'histoire ou la façon dont tu arbores certains thèmes de la vie?
L’histoire est vraiment belle. Beaucoup de lecteurs me disent qu’elle pourrait être le scénario d’un magnifique film. J’y ai pensé.
Une partie de ces mêmes lecteurs m’ont cité un cinéaste auquel j’avais déjà songé.
Claude Lelouch, si tu nous lis… L’histoire est au service de messages que les lecteurs reçoivent incroyablement. Je n’ai de cesse d’être stupéfait par l’effet que produisent les graines d’éveil auprès des lecteurs. Je pense que ce livre répond à une attente d’essentiel, à un besoin de spiritualité, à une envie d’élévation. « Harribitxi » est souvent perçu comme un guide universel pour s’élever. Spirituellement, psychologiquement, humainement mais également physiquement !
Ce livre aide à se poser les bonnes questions et guide vers une démarche adhoc pour que le lecteur devienne, en engageant un véritable processus, l’être merveilleux qu’il est dans son essence. Plus qu’un roman initiatique, c’est un roman révélateur.
-Peux-tu parler un peu de ton mode d'édition?
J’ai été édité à compte d’éditeur. 5.000 exemplaires ont été imprimés fin juin 2007 pour une diffusion prévue via le distributeur Interforum.
J’en ai acquis 500 exemplaires pour les distribuer moi-même pendant la période estivale propice à la lecture. J’attends avec impatience la sortie officielle du livre prévue fin octobre ou tout début novembre 2007. J’ai vendu la moitié de mon stock, avec une part croissante achetée par le bouche à oreille. Un phénomène semble être en marche.
-Est ce tu trouves encore le temps de lire? En ce moment je suis assez étonnée car beaucoup disent qu'ils ne peuvent pas lire puisqu'ils écrivent... Hors je comprends que pendant certaines périodes on ne puisse plus lire (c'est mon cas lorsque j'avance sur un ouvrage), mais en dehors de ce temps là?
Même si je n’écris pas en ce moment, je ne suis pas pour autant un grand lecteur. Je lis très peu de romans mais essentiellement des ouvrages spécialisés (développement personnel, spiritualité, économie, politique). En ce qui concerne la lecture, je n’ai pas le souci de me distraire mais plus celui de comprendre l’humain et d’apprendre. Je n’ai de cesse d’apprendre, essentiellement pour mieux me connaître.
-Tu as un métier dans la vie ordinaire? Que fais-tu?
Je suis ingénieur d’affaires (terme pompeux pour dire commercial) dans l’informatique.
-Si demain on te dit au choix: refaire ton chemin de vie tel que tu 'las déjà fait, ou changer certaines étapes... Et donc forcément changer le cours des choses. Que ferais-tu?
Je changerais évidemment certaines choses. L’expérience doit éclairer notre chemin de vie. J’aurais forcément plus d’éléments pour opérer des choix plus pertinents. Mais je sais également que le merveilleux est dans chaque chemin, même le plus misérable.
A nous de développer notre capacité à percevoir ce merveilleux.
-Quel est ton livre favori?
J’éprouve une tendresse particulière pour « L’étranger » d’Albert Camus.
-Quelle est ta chanson préférée?
Forcément une chanson de l’immense Jacques Brel.
Difficile d’un extraire une, mais je te dirai bien « La quête » extraite de son spectacle chanté «L’homme de la Mancha».
A propos de cet être qui m’est cher, je vous conseille vraiment de lire sa biographie écrite par Marc Robine. Elle s’intitule « Grand Jacques : le roman de Jacques Brel ». Elle est parue en 1998 chez Anne Carrière.
-Tu as des projets? Un nouveau livre en préparation?:)
J’ai un second roman en tête.
Il mûrit dans mon subconscient qui « se tape » tout le travail. J’ai hâte de me remettre à l’écriture que j’aborderai différemment. Je me ferai plaisir au niveau de l’écriture… en la travaillant ! Je souhaite de jolis mots, de belles sonorités, du plaisir autant pour les yeux que pour l’esprit. Mais toujours au service du sens. Toujours au service de « messages » auxquels j’ai le cœur chevillé. Le thème est très ambitieux et je suis curieux de voir comment je vais essayer de le traiter et de le mettre en « belle » forme. Le roman devrait faire environ 250 pages…
-Ma question habituelle...;) Tu es un homme heureux dans la vie? Il te reste encore des rêves à accomplir?
Je suis né heureux. Je n’ai donc presque aucun mérite.
Des rêves ? J’en ai des tonnes, de toutes sortes… J’en ai prêté quelques-uns à Lola, l’héroïne d’Harribitxi ! Mon rêve ultime étant de devenir simplement qui je suis…
La vie est magique. La vie n’est que magie…
Merci de m’avoir ouvert la porte de ton joli monde Elisabeth !
Ah non alors c'est toi que je remercie de tout ce que tu offres autour de toi!!:)
Devenez Harribitxien...
http://www.olivier-goujon.com
Rédigé à 06:30 dans L'interview In de la semaine! | Lien permanent | Commentaires (13) | TrackBack (0)
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