Et voici pour vous lecteurs ébahis, attentifs et nombreux!:) la première page de mon roman "Te souviens-tu de Nous?"!
Pour ceux qui ne l'ont pas encore commandés (et oui il y en a encore quelques uns!;), voici où le trouver (cliquez sur le lien), en attendant septembre, là on le trouvera à la Fnac, amazon et en librairies: YOUPI!!:)
ELLE — Comme s'il suffisait d'aimer pour vivre d'amour et d'eau fraîche ! Charline ronchonnait tout en regardant un reportage télévisé sur les plus belles histoires d'amour de notre siècle. Elle adorait ce genre d'émission où l'on croit tout apprendre des secrets de chacun. Mais ce soir, le sujet commençait sérieusement à l'irriter. — Pff, non mais, ils pensent réellement que ce genre d'histoire arrive vraiment ? C'est truqué, pas possible que l'amour gagne à la fin, depuis le temps, cela se saurait ! Elle était célibataire depuis si longtemps qu'elle en avait perdu toutes ses illusions. Alors, tout ce romantisme et ce côté fleur bleue, tout cela lui rappelait encore et toujours qu'elle n'y avait plus droit, et elle ne supportait pas l'idée d'être mise au pied du mur. Le programme de ce soir racontait justement les romances les plus incroyables de couples hors du commun; entre acteurs et actrices, princes et roturières, mais aussi au sein du milieu politique, ou bien encore d'un pays à un autre. Toutes ces histoires s'achevaient fatalement par une belle fin, parfois douloureuse, mais toutes avaient ce point commun de rester légendaires. Le dernier couple en question avait même été obligé de quitter son pays d'origine, les amants ayant fui un régime totalitaire pour avoir la liberté de s'aimer. Tout ce qui semblait impossible dans la réalité paraissait magnifique sur le petit écran. — Mais comme c'est beau, comme c'est adorable et tendre, trognon, mignon, beurkkk… déclara Charline à son oreiller, qui était devenu au fil du temps son meilleur confident. Mais le ton qu'elle employait était de plus en plus moqueur et agacé, elle finit même par hurler : — Mais c'est vraiment du grand n'importe quoi ! Comme si tout cela pouvait arriver dans la «Vraie Vie» ! Pff, vraiment ils veulent nous faire gober n'importe quoi ! Elle coupa net le téléviseur noir et blanc, vieil héritage de sa grand-mère, et entreprit d'aller promener Mobu, son petit chien. Ce n'était pas un beau chien de race, mais plutôt une espèce de mélange entre le caniche et le labrador, il était laid, petit, au pelage noir et blanc. Elle disait souvent en riant qu'elle n'avait pas eu les moyens d'en acheter un en couleurs ! D'ailleurs, si elle l'avait perdu, elle aurait été bien incapable de le décrire tellement il ne ressemblait à aucun autre animal existant. Mais justement, Charline adorait cela, un chien unique dont personne n'avait voulu, à part elle. Et puis surtout, il était si gentil, même s'il passait son temps à dévorer les chaussons de sa maîtresse. Du coup, Charline cherchait des heures entières les restes de ses pantoufles sous le canapé, ou bien sous son lit. Et à chaque lambeau de tissu retrouvé, elle s'écriait : « Oh non Mobu, pas ceux-là, je les adorais ! », ou bien encore : « Oh, tu exagères Mobu ! Un jour, je vais te faire interner dans un asile pour chiens ! Tu es prévenu Mobu, la prochaine fois tu n'y couperas pas ! » Elle s'amusait à se persuader que son chien ne pouvait pas se douter qu'un tel institut n'existait pas, et elle espérait lui faire peur, comme on menace parfois un enfant d'être privé de dessert ou de dessins animés lorsqu'il n'est pas sage. Mobu devait donc obéir, s'il ne voulait pas se retrouver enfermé dans un asile pour chiens fous. Elle se trouvait bien rusée d'utiliser ce stratagème, même si visiblement, le petit chien n'écoutait absolument rien de ce que sa maîtresse lui racontait. Charline était donc une jeune femme de trente ans en mal d'amour, plutôt drôle dans ses bons jours, attentionnée avec son chien, et aussi très disponible pour ses proches, d'autant plus qu'elle n'avait pas de petit ami pour lui voler son temps. Elle était jolie, souriante et intelligente. Elle essayait tant que possible d'éviter les préjugés, et crevait d'envie d'avoir un jour un bébé rien qu'à elle. Elle était à l'âge où toutes ses amies, ou presque, étaient fiancées, mariées, pacsées, avec enfants ou enceintes, et elle avait bien du mal à garder la tête froide tous les jours. Mais il le fallait bien, elle n'était pas du genre à se laisser abattre, et pour se donner du courage, elle se disait chaque jour que le meilleur restait à venir. Charline était de taille moyenne, environ un mètre soixante-cinq pour cinquante kilos, de longs cheveux châtains et des yeux vert doré. Elle s'habillait en suivant la mode, selon son budget. Cette année, la tendance était au hippie chic, alors elle avait surtout mis l'accent sur le côté hippie. Elle vivait dans un appartement de deux pièces, au sixième étage d'un immeuble ancien, en plein coeur de Paris. Elle bossait comme comptable dans une petite boîte tenue par un homme d'une cinquantaine d'années, plutôt gentil, et encore plus avec elle, car il la trouvait tellement belle qu'il ne lui refusait jamais rien. La vie de Charline était bien organisée, quelques week-ends en Normandie avec les copains, les soirées télé en semaine, sortir boire un verre de temps à autre, rester des heures au téléphone avec les quelques copines encore célibataires qu'il lui restait. Sortir le chien, se faire à manger bio, aller travailler avec le sourire, prendre le métro, se promener seule dans les rues de Paris, et surtout, surtout, rêver d'une vie différente… — C'est trop dur d'être seule mon Mobu, j'en ai marre de voir le bonheur de tout le monde. Moi aussi je veux un mec qui me dirait que je suis la plus belle, qui passerait des heures à me regarder dormir. Moi aussi je veux m'engueuler avec lui à propos des gosses et détester sa mère. J'en ai marre, regarde-moi, j'ai trente ans, je bosse et tous les soirs je suis seule. Oui, je sais très bien ce que tu vas me répondre, tu vas me dire que parfois je ne rentre pas seule, que je ne dors pas seule. Oui, mais non ! Ce n'est pas cela, l'amour ! Ça, c'est du cul ! C'est juste pour être certaine que je n'oublie pas comment ça fonctionne, et puis bon, aussi un peu pour le plaisir quand même. La preuve que je suis pathétique, je parle à un chien qui passe son temps à bouffer mes chaussons ! Elle se mit à pleurer, et s'assit les jambes croisées sur son tapis. Elle contempla longuement son petit appartement, elle l'aimait bien, elle s'y sentait protégée, son abri atomique à elle. Elle bascula doucement en arrière, le dos à terre, et posa sa tête entre ses bras. Elle s'étira et ferma les yeux. James Blunt passait à la radio, elle finit par s'endormir recroquevillée sur son tapis, les yeux remplis de larmes, en murmurant : « You're beautiful… you're beautiful, it's true… »
J'aime bien... Vivement la suite...
Rédigé par : Sarvane | 18 juillet 2007 à 15:58
Ouais, je suis mitigé. J'espère que tu as mis cette page en "expo" pour qu'on puisse je jeter librement dessus, en critiques bonnes zou mauvaises.
Bonnes : Ouais, je l'aime bien Charline. Elle est cool, même si on retrouve Bridget. Je suppose que tu vas nous raconter autre chose et la suite m'intéresse. Moyennement.
Pour les mauvaises, je préfère être précis et te dire ce qui m'a "sorti" du livre, ce qui m'a choqué au point d'arrêter le "film" et me dire : "Oh, dommage." Je dirais que ce livre n'a pas assez reposé dans un coin, avec une recul et des relectures.
Mais bon. Ce que je dis là ne concerne que moi. Je l'expose ici pour voir si ça fait avancer le shmilblic.
On y va ?
"s'achevaient fatalement par une belle fin"
Belle étant un adjectif, si on l'enlève ça donne : "s'achevaient fatalement par une fin".
Aïe !
"Elle coupa net le téléviseur noir et blanc" avec une hache bien aiguisée alors...
"Elle se trouvait bien rusée d'utiliser ce stratagème, même si visiblement, le petit chien n'écoutait absolument rien de ce que sa maîtresse lui racontait."
On aurait compris avec seulement :
"Elle se trouvait bien rusée d'utiliser ce stratagème, même si visiblement, le petit chien n'écoutait absolument rien."
"et encore plus avec elle, car il la trouvait tellement belle qu'il ne lui refusait jamais rien."
Le "car" plus les explications alourdissent.
"Elle s'amusait à se persuader que son chien ne pouvait pas se douter qu'un tel institut n'existait pas," Ouf, on est heureux d'arriver à la fin de cette phrase. Ah ben non, y a une virgule, c'est pas la fin.
Excuse mon cynisme. Je parle mais je suis incapable d'écrire un livre. Pourtant, avis de lecteur, si la suite est farcie de ce genre de maldresses, je referme le livre et il fera partie de la petite pile des "inlus".
Je m'éclipse avant que tu ne me frappes.
Daf.
Rédigé par : Daf | 18 juillet 2007 à 18:54
@Sarvane: merci!:)
@Daf: Bien sûr, la critique se fait sans problème...
J'espère par contre que tu iras au bout de ta lecture afin de voir si tu t'arrêtes aux virgules ou si tu es séduis par l'histoire!
Et puis sache que je n'aime pas la violence, donc je ne te frapperais pas! Au pire je te ferme l'accès des commentaires hein!:)))
Rédigé par : Elisabeth Robert | 18 juillet 2007 à 19:03
Bouhou ! Non ! Pas ça ! Il est trop bien ton blog. Je te demande pardon à genoux ( heu, non, là c'est limite obséquieux ). Je te prie donc d'excuser cette salve de "caca boudin" Dafien.
Mais pourtant, à tout bien reconsidérer... Tu n'es vraiment pas d'accord avec mes critiques ? Vraiment de vraiment ?
Daf.
PS : Ouais, je sais, je suis lourd. C'est dans ma nature. J'ai beau me flageller tous les soirs avant d'aller me coucher, au petit matin, je le redeviens ( mâtin ).
Rédigé par : Daf | 18 juillet 2007 à 19:19
@Daf: Mais non ne te flagelle pas!:)
Ce n'est pas que je ne suis pas d'accord, je trouve tes suggestions plutôt justes (j'aimerais avoir cet oeil de lynx!:), sauf que le ton donné à l'histoire est choisi pour être très actuel.
En fait un peu d'écriture comme on parle (en mieux tournée quand même hein!:)
Et puis surtout le livre est écrit, terminé, imprimé, donc même si tu dissèques chacune de mes phrases rien ne changera.
C'est pour cela que je préfère que désormais tu essayes de te laisser séduire par Charline et ses acolytes!
Tu as commandé mon livre??:))
Mais je prends bonne note de chaque critique afin de m'améliorer pour le suivant!;)
Je saurais à qui m'adresser pour une relecture d'ailleurs pour le coup!:)
Cependant, encore une fois, j'espère aussi que l'histoire plaira et que le lecteur ne s'arrêtera pas aux phrases parfois un peu longues ou aux explications non nécessaires!:)
Rédigé par : Elisabeth Robert | 18 juillet 2007 à 23:09
C'est malheureux comment on se rend compte toujours après coup! :o
Je suis toujours en train de changer une virgule :( Éternellement!
Rédigé par : Jo Ann v. | 20 juillet 2007 à 00:16
@Jo, oui c'est certain mais pour ce livre il y a tout de même eu un travail de correction réalisé par une professionnelle...
Donc je pense que c'est aussi pour laisser ma façon de raconter s'imposer. Non en fait j'en suis certaine!;)
Il y a les règles intransigeantes et puis les dérives qui permettent aussi parfois de vivre l'histoire plus intensément.
Le pari: le lire jusqu'au bout et ensuite revenir pour dire si finalement la virgule en moins a dérangée l'histoire ou au contraire a permis au lecteur de s'impliquer plus...
Maintenant il est certain que l'on ne peut pas plaire à tout le monde bien heureusement, c'est de nos différences et de nos goûts que notre richesse devient plus belle!;)
Je suis sans doute un peu trop dilettante!:))
Rédigé par : Elisabeth Robert | 20 juillet 2007 à 11:31
J'aime l'authenticité dans le style. Le tien possède cette fraîcheur et cette vérité qui le rend pétillant et agréable à lire. Evidemment que tout est toujours améliorable, mais l'excès de travail stylistique peut parfois dénaturer la spontanéité d'un texte. Question d'équilibre donc. A chacun de trouver cet équilibre et de le mettre au service d'une belle histoire. Il vaut mieux à mon sens une très belle histoire écrite avec un assez bon style littéraire qu'une histoire moyenne écrite avec un excellent style littéraire. La beauté de l'histoire peut porter le lecteur et lui faire pardonner quelques imprécisions stylistique.
Donc, vas-y Elisabeth, fonce !
Petite remarque : je découvre ton blog et je trouve qu'il possède un ton extraordinaire. Je le verrai bien publié par la suite. Cela commence à se faire dans la jungle de l'édition...
Je viens moi-même d'être édité. L'aventure est récente et je t'assure que je vis des émotions incroyables. Croyons en nous ! La vie est magique. La vie n'est que magie, Elisabeth !
Rédigé par : Olivier Goujon | 21 juillet 2007 à 23:39
@Olivier: je te remercie pour ce commentaire!
Je suis plutôt en accord avec ce que tu dis sur le style et l'histoire...;)
J'en ai profité pour aller visiter ton site: très beau!
Bravo pour ta publication, et quel titre dis-moi!:)
Rédigé par : Elisabeth Robert | 22 juillet 2007 à 11:12
Merci pour tes félicitations qui me vont droit au coeur ! Je viens de visiter ton site officiel (pas le blog): il est magnifique !
Concernant "Harribitxi" (mon bébé), je reçois les premiers retours de lecture : jamais, dans mes rêves les plus fous, jamais je n'aurais pu espérer lire de tels commentaires ! Ce livre est lu, reçu exactement comme j'avais rêvé qu'il puisse l'être. Une histoire au service d'un projet qui m'est cher...
La vie est magique, Elisabeth ! La vie n'est que magie...
PS : "Harribitxi" signifie "pierre précieuse" en euskara (basque)
Rédigé par : Olivier Goujon | 23 juillet 2007 à 00:37
Coucou Elisa !
L'histoire de Charline me séduit... moi !
Et je suis d'accord avec ça : "c'est de nos différences et de nos goûts que notre richesse devient plus belle"
Ta spontanéïté est un atout ! Garde-là ! J'ai hâte de recevoir ma commande !
Bisous !
Rédigé par : LIza | 23 juillet 2007 à 18:49
Bonsoir,
je voudrais juste intervenir, très brièvement sur tout ce que je lis, depuis mon com.
Il est vrai que le livre est imprimé et que maintenant, quoi qu'on en dise, on le prend comme il est ou on ne le prend pas. Personnellement, j'encouragerais tout le monde à le prendre et qu'il se vende à 11 millions d'exemplaires.
Les "corrections" que je me suis permis de poster n'ont rien à voir avec le style, d'autant que je ne dis pas "comment" écrire. Je n'apporte que des idées et libre à Elisabeth d'en faire ce qu'elle veut. Si ce que je dis est vraiment absurde, alors, qu'elle ne change rien.
Sinon, je suis le seul qu'elle devrait remercier ici, parce qu'au moins ma critique a essayé d'aller vers un mieux que je savais lui amener ( qui n'est pas le mieux universel, bien sûr ), même si, je le concède, le ton employé est quelque peu cynique.
Mais je me fais l'effet de la grosse vache qui a laissé tombé sa bouse sur le petit oiseau pour lui tenir chaud. Et je ne sais que penser de ceux qui disent : mais non, continue à écrire "s'achevaient fatalement par une belle fin", n'essaye surtout pas de tourner la phrase différemment, ( tout en restant toi ) laisse la.
Je m'éclipse. Je crois que plus personne ne tolèrera ma présence sur ce blog.
Je ne comprendrais sûrement jamais pourquoi dire "sa" vérité dérange tant de monde.
Elisabeth, je souhaite sincèrement beaucoup de succés à ton livre. Relis le dans 3 ans et relis ces messages. Si tu es d'accord avec moi, tu auras perdu 3 ans. Sinon, tu en auras gagné 30 à ne pas m'écouter ( j'ai juste dit "écouter" et non faire ce que je dis... la nuance est énorme... )
Bisous
A plus
DAF
Rédigé par : Daf | 23 juillet 2007 à 21:46
@Daf: mais non ta présence est tout à fait agréable!
J'ai pris note de tes conseils, mais effectivement ils ne seront mis en place que pour le prochain!;)
Je comprends d'ailleurs tout à fait ta critique, elle est constructive et donc positive!
Maintenant quand je parle de lire d'abord le livre c'est aussi pour avoir une opinion sur l'histoire et son déroulé!
Je peux bien sûr apprendre à toruner mes phrases d'une meilleure façon mais je veux bien aussi savoir si cela vaut le coup?
Eh oui si jamais ce que j'ai à raconter n'intéresse personne alors quel intérêt de travailler?
Hi hi, oui là je ris de moi-même!:)
Ce que je veux dire c'est que je suis consciente de mes lacunes et que je veux bien des critiques comme les tiennes!
Je les préfère en privé mais pas de problème!;)
Maintenant je veux aussi savoir si je peux faire rêver!!!:)
Allez reste, sur mon Blog il y a de la place pour chacun... et chacune!;)
Rédigé par : Elisabeth Robert | 23 juillet 2007 à 21:58