Parfois, lorsqu'il fait plus sombre, que je suis seule et que ma nostalgie s'abat sur moi comme une pluie de larmes, je distingue alors une ombre.
Une forme là assise tout près de moi, juste au bord de mon lit.
Je n'ai pas peur, bien au contraire cette présence m'apaise.
J'ai envie de lui confier le manque que j'ai en moi.
Besoin de croire qu'il est vraiment là.
La première fois que j'ai aperçue ce fantôme c'était le lendemain de la naissance de mon fils. Bien sûr j'étais sous morphine, après un travail long de 17 heures, après une césarienne faite en urgence... Personne ne m'a crue.
Je mentais ou bien alors était-ce l'effet des drogues... Pourtant non, je sais bien au fond de mon coeur que j'ai reconnu son regard noir, sons sourire léger...
Il m'a consolé de ma douleur, il m'a laissé devenir mère.
Assis là, tout simplement au bord du lit, comme s'il avait peur de déranger.
Comme si rentrer dans mon intimité était une chose qui allait m'ennuyer.
Le temps passe et pourtant rien ne l'efface.
Ni la colère, ni le chagrin, ni les éclats de rire.
La vie suit son cours, on oublie parfois et puis au détour d'une phrase on s'en veut, on culpabilise. Mince comment a-t-on osé l'oublier, ne plus penser à lui!
Quelle honte! Quelle ironie… Et puis non nous ne sommes pas assez fort pour porter cette peine à chaque seconde! Et c'est tant mieux! Il faut vivre!
Faire de cette vie un temps infini avant qu'elle ne nous rattrape! Il faut élever nos propres enfants et les aimer pour que l'on existe encore lorsque l'on ne sera plus vraiment là.
Pour que eux aussi, par leur amour, ils puissent à l'ombre d'un soir nous apercevoir...
Oui je viens voir presque tous les jours s'il y a du nouveau sur ton blog, j'espere que ça te fait plaisir !
Il y a bien longtemps que je n'avais pensé à lui, je me dis qu'il travaille, comme si le temps s'était arrêté depuis qu'on nous l'a dit.
Après coup, je me demande pourquoi j'ai réagis de cette manière... C'est étrange.
Dans ma tete c'est comme si le temps n'existait plus, que le monde tournait sans moi, en nous oubliant ! Et lui, il est parti, en nous laissant si seuls...
Les souvenirs, je n'en ai plus... Ils sont partis. Et personne n'en parle... 8 ans déjà ... Je sais qu'il est là et qu'il surveille. Enfin je vais arrêter mon message, parce que j'arrete pas de pleurer depuis que j'ai lu ton article et ça continue quand j'écris ce message alors avant que quelqu'un m'entende et me demande ce qui se passe (je me suis cognée ?) je vais te laisser.
Bisous grande soeur et si tu veux n'oublie qu'on est tous la !!!
Rédigé par : Axelle | 27 juin 2007 à 22:58
Merci ma Puce de venir me lire!:)
Ne t'en fais pas et dis toi que c'est moi qui suis là pour toi, c'est moi la vieille!
J'en parle beaucoup mais si tu as besoin de souvenirs n'hésite pas je t'offrirais les miens.
Ce petit texte n'était pas là pour te faire pleurer mais pour montrer que nos disparus peuvent aussi nous revenir et surtout, surtout qu'il faut profiter de la vie et donc la construire du mieux que l'on peut!
Bisous!
Rédigé par : Elisabeth Robert | 27 juin 2007 à 23:18
Après le chagrin, le désarroi, longtemps après, vient une sorte d'apaisement, comme si on portait en nous les êtres chers disparus, comme un soutien, une petite lumière qui s'éclaire et qui donne la force d'avancer!
Rédigé par : Marie-Laure | 29 juin 2007 à 23:14
L'absence, le manque, tu as raison Elisabeth quand tu réponds à ta petite soeur qu'il faut "surtout, surtout profiter de la vie et donc la construire du mieux que l'on peut". Pour nous, comme pour eux, puisqu'à travers nous, ils sont toujours là.
Rédigé par : Sarvane | 30 juin 2007 à 11:23
Ils sont toujours là... Et savoir que nous sommes tellement à souffrir du même manque nous rappelle combien la vie est courte et mérite d'être belle, de tout faire pour ne pas la gâcher!
A nous de profiter de notre temps...
Rédigé par : Elisabeth Robert | 30 juin 2007 à 11:27