Et voilà… les vacances sont enfin là et je peux donc assouvir ce plaisir de lire des romans choisis avec soin, durant le temps de l’éternité. Car oui, mes vacances ont toujours ce petit goût d’infini. Comme si jamais je n’allais revenir. D’ailleurs, entre vous et moi, à chaque fois je reviens un peu moins…
Il y a quelques temps, suite aux articles de Karine Fléjo et d’Henri Delorme, je me suis laissé tenter par la lecture d’un roman paru chez Stock : L’ardoise magique de Valérie Tong Cuong. Je suis tombée sous le charme de son écriture, fragile, efficace et le talent qu’elle a de savoir nous narrer des romans intelligents, sensibles et troubles. Chaque ligne nous ramène à nos propres existences.
J’ai donc acheté, en livre de poche, Providence. Je n’ai même pas regardé la quatrième de couverture, j’ai voulu choisir l’auteur avant le contenu. C’était mon choix, découvrir un peu plus son travail, son imaginaire. Et c’est ainsi que je me suis enfermé dans des inexistences désarmantes, dans des destins croisés de personnages si bien décrits que l’on a la sensation de les avoir en face de nous. Type de langage, façon de retracer leur chemin… J’ai suivi d’une traite cette histoire jalonnée de coups du sort.
J’ai eu l’impression d’attraper des petits bouts de ma vie dans certains traits de personnages. Ce qui est difficile dans la vie c’est de se construire malgré nos passés, nos douleurs. Pas évident d’aller de l’avant quand on nous a tellement abîmé lorsque nous étions gosses.
Mais la providence, le jour de chance… Un billet à la loterie différent, peuvent nous amener à un sourire sincère. Celui qui vient du cœur et pas celui que l’on affiche en toutes circonstances uniquement pour ne pas gêner les autres.
J’ai adoré cet ouvrage et donc je le recommande les yeux fermés… Enfin ouvrez les pour le lire tout de même !;)
Modeste secrétaire, élevant seule son fils, Marylou est très en retard pour une importante réunion de travail. Coincée dans les embouteillages et le métro, elle finit par piquer un sprint, son lourd dossier sous le bras. Elle tente le tout pour le tout. Parfois la vie tient à une poignée de minutes.
Albert Foehn est lui plutôt en avance, il a rendez-vous chez un notaire pour régler sa succession. À soixante-dix-huit ans il ne lui reste que quelques mois à vivre. En une fraction de seconde la vérité sur son existence éclate.
Producteur de cinéma influent, père d'un grand fils dont il ne se sent pas proche, Tom veut demander sa main à la capricieuse Libby. Il en est très amoureux. Un stupide accident de vélo va changer la donne.
La brillante Prudence, " partner " dans un cabinet de conseil réputé, a dû mal à se faire une place au sommet. La couleur de sa peau entrave son ascension. Mais parfois la vie vous remet les cartes en main.
Un chien, un macaron à la violette, un suicide raté, l'explosion d'un immeuble, vont modifier le destin de ces protagonistes et les réunir dans un hôpital. Telle la chute de dominos, la providence, bousculant leur vie, s'amuse à redistribuer le jeu.
Croisant le destin de personnages en mal d'amour, à la manière d'un brillant Magnolia, Providence est un roman choral qui pointe les solitudes de notre époque, les lâchetés et les compromissions de la société.
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