Suis toute petite devant l’immense sapin, toutes les lumières qui offrent un air de fête.
Je regarde les gens qui se bousculent, l’effervescence de la préparation. Ce soir c’est le réveillon…
Un peu de magie dans ce monde où chacun s’accroche à ce qu’il peut pour tenir… encore.
Les éclats de rires des enfants, la barbe blanche et la hotte d’un père noël absent.
Tout le monde l’attend, ça va être sa fête.
Quelques biscuits seront déposés ce soir, un verre de lait, une carotte pour les rennes… Traditions, rêves enfantins et envie d’y croire si fort.
Mais quand les enfants sont absents, quand la famille déprime, quand l’épaule n’est plus là comment réussir à endosser le rôle de l’adulte plus fort que les autres.
Joie, liesse et féerie… Rappels constants du manque.
Oublier pour sourire malgré tout, pour donner aux autres un petit bout de cœur, un peu de bonheur. Pour ne pas pourrir l’allégresse de tous ceux qui aiment cette fête.
Et au fond du cœur vouloir réussir à y croire, à passer au-dessus de ses tourments pour profiter aussi de cette trêve.
Penser à ceux qui nous ont quittés cette année, à cette gamine qui va vivre son premier noël à moitié vide.
Vouloir plus que de raison dépasser tout ça et surtout retenir la larme devant les autres.
Tout le monde est triste, tout le monde fait semblant, pas un être au monde ne souffre pas d’une blessure.
Prendre sur soi pour que les enfants seuls, les parents isolés, les cœurs fêlés soient de la fête. Se laisser prendre au jeu le temps d’un tour de magie.
Et faire comme si…
Comme si le temps était aux passants
Le temps de l’hiver
La pendule ne cesse de suivre la halte du blanc.
Ecrasant le temps il montre ses longues canines,
L’heure tourne, fige la couleur rouge du sang
Et, comme le gui elle boit la sève de nos racines.
Le métabolisme est à son comble, la roue tourne
Sur l’axe de la longévité. Des branches dévêtues
Plongent la vallée dans un spectacle taciturne,
Le lierre résistera à l’hiver au temps qui s’évertue.
Les secondes passent au rythme de la trotteuse
Imperturbable, qui tourne là, à la même cadence
D’avant et d’après. Les tic-tacs frappent le silence.
La nature me semble être agonisante sans voix,
Elle sent la fiente les exhalaisons des trompeuses.
A Bethléem on s’affaire a redonné vie à la Croix,
Jésus renait remet le souvenir en mouvement.
Sur le capot des voitures, dorment des sapins
Que le temps n’est plus en ce jour de l’Avent
La nuit, sera aussi glaciale demain devant la plainte
Tout au dessus de la crèche son étoile restera éteinte
Le temps de l’hiver s’unira à l’âme de nos destins.
Le 23 décembre 2008
Giuseppe
Rédigé par : salamone | 26 décembre 2008 à 16:01