Quelques vieux clichés épars traînent devant moi.
Je revois l'instant parfait où nous nous sommes enfuis.
Jeunesse épanouie, l'herbe verte à peine coupée.
Des étés toujours aussi ensoleillés.
Même seule au milieu de vos absences.
L'un partait pour l'Espagne tandis que l'autre pour la côte.
Je restais là, dans notre rue.
Assise devant nos si jeunes souvenirs.
Que c’est doux de l’imaginer encore et encore, cette innocence, cette pureté dans chacun de vos regards…
C’est fou comme dans les souvenirs tout se transforme. Comme certains détails restent gravés à jamais... cette liste avec tous ces petits ordres, ces silences, mais aussi cette tendresse.
L’enfance est heureuse, les gamins n’ont peur de rien, ils ont confiance, les parents les rassurent.
Dans leur monde tout est drôle, fantastique, facile et tendre.
C’était si bon, tous ces plats préparés par les dames de la cantine.
Elles avaient leur propre potage. Que les légumes avaient du goût en ce temps là!
Toutes ces larmes que l’on croit déverser pour attendrir, ne sont que des ruisseaux de tendresse, des armes qui ne servent à rien.
Si ce n’est à se sentir mieux après.
C’est incroyable comme le corps est plus léger dès lors que l’on a fait sortir toute cette eau salée de nous.
Il y a des moments magiques où tout vous semble parfait, le parfum, l’herbe fraîche sous les pieds, les rires, les jeux.
Courir pour rien, se dépenser, ne même pas voir le temps qui passe.
Ces moments là devraient revenir plus souvent dans la vie, même lorsque l’on devient adulte.
Dommage de prioriser ensuite nos moments, en fonction de stratégies de vies…
C’est étonnant comme l’on peut être indifférent à la solitude d’un frère, et profiter simplement de chaque seconde de rire, sans se soucier de ce garçon qui lit sans cesse.
Le temps passe si vite, et parfois pourtant chaque seconde ressemble à une éternité…
Un visage revient par dessus les autres, le meilleur copain, celui qu'on allait voir à toute heure...
Aujourd'hui papa, le joli blond n'a pas tant changé.
Plus grand, le visage massif mais dans les yeux toujours ces sourires que nous volions au travers de jeux idiots.
Les chemins nous paraissent si loin, le temps de se rendre à l'école, la cloche sonne...
Encore en retard.
L'odeur de la petite madeleine...
Nous avons tous en nous cette saveur encore perceptible au détour d'un minuscule événement.
Et tout bascule, on plonge alors avec délice dans la nostalgie de la mosaïque de nos premiers pas...
Joliment dit, drôlement vrai...
Rédigé par : Sarvane | 10 novembre 2007 à 13:23
C'est si beau...
Rédigé par : Nath | 10 novembre 2007 à 18:19
@Sarvane: c'est pas faux!:)
@Nath: merci!:)
Rédigé par : Elisabeth Robert | 10 novembre 2007 à 19:01
J'ai un très mauvais souvenir de cantine alors que je n'étais qu'à la maternelle ! Je ne voulais pas manger ma soupe et la dame de la cantine a mis la suite du repas (des oeufs) dans ma soupe et m'a obligé à les manger... J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps... J'étais si petite, mais le souvenir est resté... Mais bon je ne garde pas que les mauvais souvenirs en mémoire ;-)
Rédigé par : Marie-Laure | 10 novembre 2007 à 19:33
Tu as le chic, Babeth, pour écrire des notes qui nous ravivent des souvenirs qu'on croyait enterrés sous cette chappe de plomb qu'on appelle le quotidien. T'a-t-on déjà dit que tu était magique ?
;)
Rédigé par : Olivier Goujon | 11 novembre 2007 à 13:06