Plus l'envie de tricher...
Longtemps cachée sous ma poudre, le nez couvert par le froid et les cheveux masquant en parti mon visage, longtemps j'ai traînée tête baissée sans oser regarder en haut.
Usée par des rêves inavoués, la crainte d'être moins que l'autre, de ne pas avoir de talent.
Échouée telle une baleine à compter mes grammes si pesants sur ma si petite taille.
Abîmée par la vie, les rencontres... Les loups...
Longtemps l'envie de ne plus sortir, de me cacher dans un coin de canapé.
Regarder la télé, partir dans des mélodies nostalgiques...
Parfois le rosé pour oublier et devenir plus gaie.
Assez de tant de maux, lassée de trop de critiques...
Écouter les conseils, rester droite lorsque l'on nous courbe, ne pas plier, ne pas céder et puis toujours la fuite dans les larmes.
Longtemps j'ai cru que ce que j'étais c'était ce qu'on disait.
Trop longtemps...
Assez, à présent je suis moi, remplie de paradoxes, d'affection, de colères, de fausses valeurs, de défauts, de sourires et de larmes...
Je suis moi telle que je me reconnais au travers de mes propres yeux, là posée devant mon miroir.
Je suis moi, ni belle, ni laide. Juste là croyant enfin en moi.
Quel temps perdu, quelle usure à craindre de déplaire...
Une vie! Juste une vie!! Dont on ne connaît jamais la date et l'heure de sortie... Une vie, ne plus la gâcher! Regarder, s'accepter.
Ne pas attendre demain, vivre là, chaque seconde sans projet...
L'avenir peut être inexistant alors pourquoi attendre autant?
On ne ment pas aux autres tant que l'on ne se ment plus à soi.
Que l'on accepte de dire blanc, puis noir, des bêtises, du sérieux, de la pédagogie, de la clownerie!
Longtemps j'ai cru savoir... Longtemps il me restera ce désir de ne plus revenir en arrière.
Bravo! Et merci pour cette belle leçon de confiance, Elisabeth!
Rien à voir avec ce billet: j'ai aussi vu ce matin la video, elle est très sympa , mais enleve le mot qui risque de te couter cher en frais d'avocat. Elle sera aussi sympa sans... Ne le prends pas mal, c'est juste un conseil d'amie.
Rédigé par : ecaterina | 09 octobre 2007 à 23:42
Tes mots ont un sens particulier aujourd'hui pour moi. J'ai au cours de ma vie, rencontrée 3 femmes qui sont devenues mes "soeurs de coeur". Dimanche après-midi, l'une d'elles succombait après un combat acharné de 4 longues années contre un cancer du sein. Demain, je pars pour son enterrement. Elle avait 47 ans. Tu as : sois toi et vis pleinement.
Rédigé par : Sarvane | 10 octobre 2007 à 07:53
Comme je me reconnais là ! Toujours encore et maintenant. Quand la seule personne qui crois en moi est mon z'homme, alors je deviens cette femme, autre, que les gens ne voient pas, cette femme que je découvre, peut-être, à travers ses yeux. Dès qu'il tourne la tête, que je me retrouve seule, le miroir change de face et me revoici, bout de chiffon qui s'étouffe ou qui plie sous le poids des ans ou de la pluie et des larmes. La confiance s'éfiloche lentement et il ne me reste que les mots. Mais pour en faire quoi ?
Rédigé par : Nath | 10 octobre 2007 à 08:01
Bon, je suis un garçon (ça c'est de l'info!) et je vois que ce sont les femmes qui réagissent... moi, à peu de chose près, je pense tout ça.
Et donc, je fais semblant. Pas toujours mais souvent.
Très souvent.
Semblant d'être épanoui complètement, semblant d'être un mec "bien", semblant de traverser la vie légèrement, superficiellement...
Mais si on lit derrière les lignes, on peut déceler ce que tu viens d'écrire...
A peu de chose près.
Rédigé par : Mandor, président de la FAPM | 10 octobre 2007 à 11:48
Un billet d'humeur qui aborde un sujet qui m'est cher. Un beau billet, avec une sincérité qui tranche avec les jeux de masques auxquels nous succombons trop facilement.
Plus j'avance dans la vie, plus je suis persuadé que l'une de nos finalités majeures est précisément de devenir en conscience qui nous sommes.
Mais cette façon d'aborder la vie est souvent perçue à tort comme destructurante sociétalement parlant. Il n'est donc aucunement surprenant que la question fondamentale de notre "raison d'être" soit si tabou et si absente de nos préoccupations si savamment orchestrées.
Rédigé par : Olivier Goujon | 10 octobre 2007 à 12:47
Alors moi zôssi, je suis un garçon. Si.
Voilà, ça c'est fait.
Toujours important de faire son coming out !
A part ça, je trouve ta nota très émouvante. Poignante même.
Mais je ne suis pas d'accord lorsque tu parles de temps perdu. Parce qu'on ne perd jamais son temps. Jamais.
Il passe, comme ça, tranquillement. Il nous délivre ses messages à chaque seconde. On les écoute, ou pas. C'est selon notre état. Parfois on réalise, on franchit un cap, on finit par s'accepter tel qu'on est vraiment, tel qu'on se sait, tel qu'on s'aime ou qu'on s'aime moins, tel qu'on se montre ou qu'on n'ose pas s'avouer, avec nos fêlures intimes.
Et alors on se retourne et on se dit : quel temps perdu !
Alors moi je dis que non (comme le Petit Nicolas) ! Le temps n'est pas perdu. Jamais. Le temps, tu le prends, tu le gardes, tu trouves ton souffle peu à peu avec lui, et tu parcours ta distance. Tu ne le perds qu'une fois.
Le temps, c'est ton rythme.
Rédigé par : Benoît - FAPM | 10 octobre 2007 à 12:48
@Ecaterina: Quel mot crois-tu soit attaquable?
@Sarvane, mes pensées, mon coeur et tout ce que je peux t'envoyer t'accompagnent dans cette douleur de la perte d'un proche parti trop vite....
@Nath: L'amour, l'homme nous permet de nous regarder enfin! Si l'amour est là, alors nous serons plus belles!;)
@Mandor: C'est étrange non cette ressemblance?:)
@Olivier: Belle analyse que la fuite du temps et la conscience de nous-mêmes...
@Benoît: pas faux mais pour moi le temps perdu ne se rattrape pas, par contre l'optimiser pour en faire quelque chose est un défi à relever... justement pour ne plus le considérer comme perdu!;)
Rédigé par : Elisabeth Robert | 10 octobre 2007 à 13:06
Comme tout cela est joliment dit, chacun s'est exprimé et j'avoue être émue par vos mots... Mais je suis d'accord avec Benoît, le temps passé n'est pas perdu car c'est lui qui nous forge, nous aide à grandir, à nous comprendre, à comprendre les autres... S'accepter est un long travail, parfois on y arrive, et les jours de doute on se sent mal, avec un étrange sentiment au fond de soi, en se demandant où est vraiment sa place, qu'est-ce qu'on fait là ?
Il faut juste se dire que chacun peut apporter quelque chose, et ce petit quelque chose c'est déjà beaucoup...
@ Sarvane, je suis de tout coeur avec toi, c'est si difficile de perdre les gens qu'on aime...
Rédigé par : Marie-Laure | 10 octobre 2007 à 18:54
@Marie-Laure: J'espère bien en effet que chacun de nous aura apporté quelque chose lorsque notre heure aura sonné... juste pour avoir été utile...
J'ai entendu il y a peu "Réussir sa vie, c'est réaliser un de ses rêves d'enfant"... j'ai trouvé cela tellement joli!
Rédigé par : Elisabeth Robert | 10 octobre 2007 à 20:26