Une soirée avec Bernard Werber…
Le Blog, le monde de l’internet permet de plus en plus une ouverture médiatique à un flot de lecteurs assidus de nouvelles fraîches.
C’est ainsi que l’équipe de com menée par Vincent Baguian (qui s’occupe aussi de la promotion de Zazie et est aussi musicien et parolier) a eu l’idée de proposer à quelques blogueurs de venir rencontrer Bernard Werber pour parler de son prochain livre Le papillon des étoiles en avant-première.
J’ai eu la chance de faire parti de la quarantaine d’intervieweurs en herbe et c’était tout simplement un pur délice de rencontrer l’écrivain mais surtout l’homme passionnant, émouvant, timide et à l’écoute.
Nous sommes donc dans les locaux d’Albin Michel, belle maison d’ailleurs où l’hôtesse nous accueille en tenue de cosmonaute argenté !
Il est ensuite arrivé, vêtu d’un pantalon souple foncé et d’un simple sweat mauve. A l’aise dans ses baskets, il n’a pas eu besoin de se mettre à quatre épingles pour nous impressionner. En effet, dès qu’il a pris la parole nous avons été embarqués dans son délire de fuite de l’humanité, dans ses anecdotes sur son expérience et sa foi envers sa propre méthode de travail.
Il le dit lui-même : « un écrivain c’est comme un musicien qui fait ses gammes au quotidien pour continuer de s’exercer chaque jour. L’auteur doit lui aussi s’appliquer à écrire régulièrement afin d’entretenir la mécanique. » C’est en partie pour cela qu’il écrit près d’une nouvelle par jour. La dernière a d’ailleurs été publiée dans VSD, et un recueil intitulé l’arbre des possibles réunit ses vingt meilleurs textes.
Il nous a donc raconté comment lui était venu l’idée de ce nouveau roman plus court que les autres et cette fois-ci non engagé dans une trilogie. Il le voulait plus rapide, une lecture rythmée même s’il admet lui-même qu’il aurait pu en faire trois pavés de 800 pages.
Au départ une nouvelle d’une page avec l’idée de recommencer une humanité ailleurs. Oui mais comment fuir ? Puis il a travaillé durant un mois et sa nouvelle s’est développée. Il a ensuite profité des trois mois de tournage de son film Nos amis les terriens pour achever son roman.
Certains sont surpris par ce court délai, mais il argumente : « Dix-sept ans que je fais ce métier, écrire c’est devenu quelque chose de simple, si on a l’idée, le but alors on peut aller vite pour bâtir la trame et le déroulé. »
On lui demande alors si ce livre est bâti sur les grands mythes comme par exemple « l’arche de Noé ». Il répond en toute simplicité que oui exactement, il est très inspiré par la mythologie ou les grandes histoires de ce type.
Il nous explique ensuite le début de l’histoire : l’humanité va mal, décès, maladies, violence, la planète ne va pas s’en sortir d’où cette idée de fuir, de trouver un ailleurs, une autre planète pour tout recommencer. Mais pour partir il faut avant tout construire un vaisseau, un gigantesque papillon de 32 kilomètres de long qui pourrait abriter beaucoup d’humains.
Bernard Werber ajoute que ce vaisseau pourrait tout à fait être réel, il l’a conçu en se basant sur des études de la vitesse de la lumière. Ici encore il met à profit sa propre expérience et pourtant utilise un langage accessible qui nous fait dire : « J’aurais aimé l’avoir comme prof de sciences ! Avec lui tout est plus clair ! »
Pour résumer, Le papillon des étoiles c’est le développement d’une utopie, penser que l’on peut recommencer en étant meilleurs. Mais je ne vous raconte pas la fin…
On en profite pour lui demander si lorsqu’il écrit il sait déjà où il va. Pour lui c’est impératif d’avoir le but avant d’écrire le livre. Il nous propose alors une charmante métaphore d’une colline et d’un petit poney…
Vous êtes en haut de la colline et vous êtes sur votre poney, les jambes tracent un sillon dans l’herbe et vous galopez à perdre haleine en faisant des zigzags. Bien sûr au bout d’un moment vous arriverez en bas, mais pourquoi ? Pour lui, il faut descendre de la colline en se fixant, par exemple, le but d’atteindre le sommet de la colline d’en face. Ensuite si parfois vous déviez un peu, peu importe l’essentiel est que vous sachiez où vous aller.
C’est ainsi qu’il travaille, il est évident que parfois il modifie un peu la fin en cours de route, mais c’est toujours la fin qui lui permet de commencer…
On lui parle alors de la science puisqu’elle est omniprésente dans ses romans, alors la science sauvera-t-elle l’humanité ?
« La science ne sauvera ou ne détruira pas l’humanité, c’est la main de l’homme qui s’en sert qui peut faire basculer cela. »
Petite confidence, pour ceux qui ont suivi le cycle Nous les dieux, il achève le dernier tome qui sortira en 2007 et bouclera ainsi ce cycle.
Un blogueur lui demande s’il souffre de l’écriture comme ces écrivains qui sont si mal devant leurs écrits, qui ressent la douleur de leurs personnages. Pour Bernard Werber c’est tout le contraire, pour lui écrire est avant tout un plaisir, c’est même jubilatoire.
On termine en lui demandant ce qu’il lit en ce moment, il nous réplique que comme il écrit beaucoup il a de moins en moins le temps de lire, mais il nous livre quand même quelques conseils de lecture comme Pourquoi j’ai mangé mon père de Roy Lewis ou encore Conversation avec Dieu par Neale Donald Walsch.
Il nous amuse parce qu’il profite de ce moment pour nous expliquer qu’il est en pleine lecture du Fléau de Stephen King et qu’il a du mal, il veut savoir s’il sera récompensé au final par ses efforts de lecture.
Au final, il nous offre un exemplaire unique, celui qui est en général remis aux journalistes, donc une version non définitive avec encore des coquilles… Un précieux document qu’il accepte de dédicacer à l’ensemble des blogueurs avec le sourire, de petits mots pour les uns et les autres ! Un écrivain abordable qui n’a pas la grosse tête et qui finalement ressemble à une simple fourmi, comme nous le sommes tous…
Retrouvez les photos de la rencontre sur le site du journal de la petite édition
Merci de ce compte rendu, ça avait l'air très intéressant :)
Rédigé par : Samantha | 03 mars 2010 à 14:00